L’IRRÉSISTIBLE ASCENSION DE MONSIEUR TOUDOUX

Théâtre 13 (Côté Seine)
30, rue du Chevaleret
75013 Paris
01 45 88 62 22

Jusqu’au 12 juin,
du mardi au samedi à 20h00,
dimanche à 16h00

L’Irrésistible Ascension de Monsieur Toudoux loupe photo de répétition

En adaptant trois pièces courtes de Georges Feydeau – Léonie est en avance, On purge bébé et Mais n’te promène donc pas toute nue – Dimitri Klockenbring, a cousu une pièce en trois actes qui raconte l’évolution familiale et sociale d’un couple bourgeois sur une dizaine d’années. C’est le couple Toudoux, du nom du mari comme c’est la coutume. Lui est d’origine modeste, un roturier, elle, vient d’une famille plus riche, plus noble aussi. On va suivre les péripéties de ces deux existences et leurs prises de bec régulières sur trois journées à quelques années d’intervalles : le soir de la naissance de leur enfant, un déjeuner cinq ans plus tard et un dernier jour quelques années après.

Les noms des personnages, certains dialogues, certains personnages ont été changés, déplacés ou coupés, mais ces adaptations ont le mérite non seulement de ne pas défaire l’humour grinçant de Feydeau mais d’en évacuer ce qui pourrait paraître désuet et daté.

Mais le comique, on le sait, ne repose pas seulement sur un texte, des situations et des dialogues, il tient surtout à l’interprétation et au rythme donné au spectacle par le jeu des acteurs. Dans cette mise en scène, celui-ci emporte tout.

De même que pour l’adaptation du texte, le metteur en scène à dirigé ses comédiens dans le sens d’un réalisme actuel débarrassé au maximum des exagérations et des caricatures. Et ce n’est pas facile de créer ces personnages hauts en couleurs (qui sont eux-mêmes souvent des caricatures avec leurs obsessions récurrentes, leurs tics de langages, leurs défauts de prononciation etc.) tout en restant dans une sorte de simplicité, de crédibilité. Et cela sans perdre le comique.

Les six comédiens excellent à rendre humains et proches de nous ces monstres d’égoïsme, d’aveuglement et d’hypocrisie mais Émilie Cazenave dans le rôle de Julie Toudoux brille plus particulièrement. Grâce à son jeu qui oscille entre exagération et évidence, elle parvient à chasser une bonne partie de la misogynie que Feydeau a déversée sur son rôle pour le rendre très sain.

Il existe également un autre côté jubilatoire dans ce spectacle : la manière dont l’auteur égratigne au passage les prétendues bonnes manières, les nouveaux riches, les magouilles d’État et les bassesses politiques.

Seuls les trois décors monumentaux qui surlignent l’ascension sociale du couple au fil des trois pièces, semblent un peu trop énormes et nécessitent un temps d’installation qui n’est pas indispensable à la pièce.

Pour le reste, c’est un régal !

Bruno Fougniès

L’Irrésistible Ascension de Monsieur Toudoux loupe photo de répétition

L’Irrésistible Ascension de Monsieur Toudoux

D’après Léonie est en avance, On purge bébé, Mais n’te promène donc pas toute nue de Georges Feydeau
Adaptation et mise en scène de Dimitri Klockenbring
Scénographie Charles Chauvet et Dimitri Klockenbring
Costumes Charles Chauvet
Lumières Xavier Lescat
Chorégraphie Sophie Mayer

Avec : Émilie Cazenave, Romain Francisco Clément, Nicolas Lumbreras, Bernadette Le Saché, Yvan Garouel, Juliette Poissonnier,

 

Mis en ligne le 18 avril 2016