Philippe Lellouche a des choses à dire. Sur la France. Sur les Français. Sur le climat social général actuel. Sur le fisc. Sur les banques.

Il nous les sert avec sa nouvelle pièce « L'appel de Londres » où il retrouve sa « bande » que le public plébiscite depuis « Le jeu de la vérité » il y a une dizaine d'années.

Voici donc quatre français expatriés à Londres qui vont répandre rancœurs diverses envers la mère Patrie sur fond de dialogues style café du commerce – ça tombe bien ça se passe dans une salle de restaurant aux tables recouvertes de tissu vichy rouge – jusqu'à ce que la nostalgie et le mal du pays viennent tout balayer. Parce que la France quand même…

De vannes faciles en lourds clichés, entrecoupés de quelques propos moralisateurs qui cassent le rythme, la pièce déroule ses lieux communs sans grande originalité ni finesse avec pourtant quelques trouvailles irrésistibles comme la scène du speed-dating qui fait regretter qu'il n'y en ait pas davantage du même style.

Mais le miracle est que malgré ses défauts, l'ensemble fonctionne et les rires fusent. Grâce au talent des quatre interprètes – bien qu'on ait parfois un peu de mal à comprendre ce que dit Vanessa Demouy – , à leur aisance, à la complicité qu'on sent entre eux, à leur bonne humeur qui rejaillit dans la salle.

Nicole Bourbon

 

L'appel de Londres

de Philippe Lellouche
Mise en scène : Marion Sarraut

Avec : Vanessa Demouy, Philippe Lellouche, David Brécourt, Christian Vadim