L'ÉVEIL DU PRINTEMPS
Théâtre Pixel
18 rue Championnet
75018 Paris
01 42 54 00 92
Le 4, le 11 et le 18 décembre à 19h45
On ne dira jamais assez l’importance des petites salles qui permettent de découvrir de nouveaux talents et où s’ébat tout un vivier d’artistes pleins de fougue, de foi et d’audace.
Après l’Aktéon, nous voici au Théâtre Pixel, encore plus petit.
Le lieu est agréable, avec des bancs à dossier recouverts de velours rouge plutôt confortables. L’ambiance y est très intimiste et va convenir on ne peut mieux à la pièce de Franck Wedekind qui nous place au cœur de l’existence de trois adolescents.
Écrite en 1891 et représentée seulement en 1901 à Berlin car jugée à l’époque pornographique, elle nous fait vivre le parcours de la pure Wendla, du cancre hypersensible Moritz et du dominateur Melchior prêts à quitter le monde de l’enfance mais dont l’élan sera brisé par les conventions représentées par des parents rigoristes.
Ce n’est pas une pièce facile et la monter est audacieux. Le résultat n’en est que plus étonnant car voilà un travail remarquable effectué avec des choix judicieux.
La pièce a été resserrée, sans rien qui nous égare du sujet, avec une scénographie très dépouillée ajoutant à l’intensité dramatique que soulignent encore les musiques originales.
Les interprètes tous très jeunes sont complètement leurs personnages, ils en ont la fougue, les illusions et le désespoir et jouent avec une très grande justesse. Il faut saluer la mise en scène très fluide et intelligente de Léa Sananes qui tire le meilleur parti de l’exiguïté du plateau où les comédiens se heurtent, trébuchent sur les obstacles comme ils le font moralement.
C’est fascinant, violent, déchirant, à la fois démodé et moderne, dramatique, drôle, lyrique et poétique, bouleversant, dérangeant et envoûtant. Une superbe expérience théâtrale qui ne laisse pas indifférent.
Nicole Bourbon
L'éveil du printemps
de Franck Wedekind
Mise en scène : Léa Sananes
Avec : Valentin Besson, Tania Markovic, Juliette Raynal, Mathieu Husson et Léa Sananes
Scénographie : Jules Le Bihan
Chorégraphie : Hugo Vermeilles
Illustration musicale : Morse
Mis en ligne le 21 novembre 2014