L’ANALPHABÈTE

Théâtre des Déchargeurs
3, rue des Déchargeurs
75001 Paris
01 42 36 00 50

Jusqu’au 22 novembre 2014
Du mardi au samedi à 19h30

 

L'analphabète

 

De sa naissance en Hongrie en 1935 à sa mort en Suisse en 2011, la vie d’Agota Kristof aura traversé la seconde moitié du XXe siècle et accompagné ses mutations. C’est le sujet de son livre L’analphabète qui parvient à mêler l’intimité de la petite histoire et les enjeux de la grande sans alourdir l’autobiographie des drames politiques qui se jouent en arrière-fond. Mais c’est avant tout l’amour de la littérature qui a porté l’existence d’Agota Kristof, comme le souligne la manière dont Catherine Salviat, seule en scène, au son de quelques tendres accords de guitare sèche, fait pivoter délicatement de grands panneaux sur scène comme on tourne avec soin les pages d’un livre.

C’est en effet cet amour de la littérature qui est le fil conducteur d’une dizaine de chapitres qui raconte l’enfance auprès de ses deux frères et de sa mère, la pauvreté, le pensionnat, le communisme, l’exil et surtout la naissance de la vocation d’écrivain ainsi que son douloureux combat pour conquérir la langue française alors que celle-ci est pourtant l’ennemie qui détruit en elle la langue maternelle.

Avec de délicieuses allures mutines sous ses airs de vénérable sociétaire honoraire du Français (sic), Catherine Salviat est exceptionnelle dans ce rôle qui lui sied manifestement à merveille. D’une belle, simple et grande justesse, son jeu qui donne corps aux mots force l’admiration et lui vaut des applaudissements nourris, et très mérités.

Frédéric Manzini

 

L’analphabète

d’Agota Kristof
Mise en scène : Nabil El Azam
Lumières : Philippe Lacombe
Costumes : Danièle Rozier

Avec : Catherine Salviat

 

Mis en ligne le 8 novembre 2014

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