Photo Laura Cortès

 

Ce fut une pièce écrite par Jean Poiret en 1980, qu'il interpréta avec Maria Pacôme et Nicole Calfan.

Puis un film de Lautner en 1984 avec Belmondo avec Marie Laforêt et Sophie Marceau.

De nouveau sur les planches en 2000 avec Arditi, Catherine Sihol et Barbara Schultze.

La revoilà dans son lieu d'origine avec cette fois Roland Giraud, Maaike Jansen et Marilyne Fontaine.

Tout le monde connaît le thème du mari pris en flagrant délit d'adultère par se femme et qui s'enferre dans des mensonges improbables, essayant de faire passer sa maîtresse pour sa fille.

Dans cet art du boulevard, car c'en est un, il faut le reconnaître, que l'on soit friand ou pas du genre, tout doit être irréprochable pour que cela fonctionne.

Il faut un texte bien ficelé, une mise en scène adéquate et des interprètes capables de tenir la scène avec brio.

C'est le cas ici et le public qui se presse nombreux ne s'y trompe pas qui s'esclaffe tout au long du spectacle et remercie du plaisir éprouvé par de longs et chaleureux applaudissements.

Il faut dire que tous les intervenants possèdent les codes à la perfection.

Poiret en premier, qui n'hésite pas à aller jusqu'au bout du propos enfermant son personnage dans une spirale jubilatoire dont il ne pourra pas sortir, utilisant sans modération ce qu'on nomme « la grosse artillerie », chaque réplique étant travaillée pour déclencher les rires avec en filigrane une peinture de mœurs, fustigeant par le rire le mâle adultère et lâche, parfaite illustration du « Castigat ridendo mores», devise de la comédie classique.

Jean-Luc Moreau ensuite, en habitué des mises en scènes de vaudeville, qui sait comme personne exploiter et mettre en valeur les moindres saillies du texte et des situations, même les plus téléphonées, en exploitant tout le sel avec un plaisir gourmand, capable de relever des répliques même les plus banales.

Enfin les interprètes, tous excellents et parfaitement distribués, le couple Giraud – Jansen en tête qui possède au plus haut degré la vitalité, la fougue, l'art de l'expression et des mimiques qui conviennent. Ils en font comme on dit « des tonnes » retrouvant l'essence même de l'écriture, du phrasé et de la folie de Poiret que le film avait complètement gommés.

Une bonne occasion de se détendre en laissant ses soucis quotidiens à la porte.

Nicole Bourbon

 

Photo Laura Cortès

Joyeuses Pâques

de Jean Poiret
Mise en scène : Jean-Luc Moreau

Avec : Roland Giraud, Maaike Jansen, Marilyne Fontaine, Sophie Artur, Olivier Pajot, Isabelle Tanakil, Claire Conty, Xavier Delambre