JEUNESSE
Théâtre l’Échangeur
59, Av. du Général de Gaulle
93170 Bagnolet
Réservations : 01 43 62 71 20
Jusqu’au samedi 6 octobre à 20h30
Supplémentaire le jeudi 4 octobre à 14h30
relâche le 3 octobre
C’est un spectacle atypique que présente ici Guillaume Clayssen. Un spectacle qui relève autant de l’installation, de la performance, du cirque, du théâtre, presque du conte. La conception même révèle la forme finale : tout est mis au plateau, tout est à vu, tout est « embarqué » pour cette narration qui nous entraîne dans un périple maritime, à destination de l’Orient, au temps vaguement lunaire de la marine à voile. Acteur, acrobates, créateur son et créateur lumière sont sur scène comme autant de marin sur le pont pour recréer au présent les souvenirs de Joseph Conrad devenu vieux.
Pour rendre compte du temps qui sépare l’action de la narration, Guillaume Clayssen fait incarner l’auteur par deux interprètes. L’un, Frédéric Gustaedt, sera l’homme de plume chargé de souvenir, l’autre, Johan Caussin, circassien sera le bondissant jeune homme intrépide, héros de ce récit. Le langage pour le premier, la virtuosité physique pour le second.
Un narrateur du mot donc qui est d’un bout à l’autre un murmure repris par les enceintes de la salle, qui conte ce souvenir comme une confidence intime. Elle se glisse au creux de nos oreilles, berce comme un doux aveu du soir d’une vie, timbre juste, émotion retenue. L’acteur, d’une très grande vérité, évolue autour et de plus en plus imbriqué dans une scénographie faite de mats qui ressemblent aux gréements d’un voilier. Armatures mobiles sur lesquelles évoluent les deux circassiens, Johan Caussin et Raphaël Milland. Aux anecdotes du récit s’ajoutent en continue les acrobaties et le jeu de ces deux interprètes tandis que toute la technique, son, lumière, sont aussi dans une mobilité permanente.
Tous ces mouvements à vue, ces ambiances sonores et visuelles en constantes variations, ces surgissements des ténèbres hors les nappes de brumes et de fumées donnent une impression de vie, de tangage, de roulis. C’est à la fois fragile, sur le fil de l’instant, gracile avec ces images qui se renouvèlent sans cesse grâce, entre autres, à la scénographie articulée de Delphine Brouard, et d’une profondeur à la fois mélancolique et enthousiaste. Car au centre de ce texte autobiographique réside une ode éperdue à la jeunesse, sa fougue, son inconscience et surtout son sens de l’immortalité.
Bruno Fougniès
Jeunesse
Adaptation de la nouvelle de Joseph Conrad
Traduction, adaptation et mise en scène : Guillaume Clayssen
Collaboration Artistique : Claire Marx
Avec : Johan Caussin, Frédéric Gustaedt, Julien Crépin, Raphaël Milland et Samuel Mazzotti
Création Lumière : Julien Crépin
Création Sonore : Samuel Mazzotti
Costumes : Severine Thiébault
Stagiaire costume : Barbara Tardeux
Scénographie : Delphine Brouard
Construction scénographie : Jean-Paul Dewynter
Tournée :
Le 3 novembre – Espace 110, Illzach /
7 au 9 novembre – Comédie de l’Est, Colmar /
4 au 8 décembre – TAPS, Strasbourg /
29 mars – Théâtre du Pilier , Belfort /
9 avril – Théâtre Montansier, Versailles /
6 et 7 juin – Cirque-Théâtre, Elbeuf
Mis en ligne le 2 octobre 2018