Studio Hébertot
78 bis Boulevard des Batignolles
75017 Paris
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Les 27 et 28 juin 2017

 

 

Il était une fois la recherche du bonheur – étymologiquement  « bon-heure », la bonne chance.

Dans cette œuvre de jeunesse peu connue, Hans im Glück alias Jean La Chance, inspiré d’un conte populaire des frères Grimm, Brecht lance son héros dans cette quête. Héros ou anti-héros d’ailleurs, car Jean semble autant subir les évènements que les vivre, et quels évènements ! Sa femme le quitte pour un autre, il échange sa maison contre une charrette, sa charrette contre un manège, etc., au point de se retrouver floué, abandonné et dans le dénuement le plus total. Et pourtant, Jean parvient à voir en toute chose ce qu’il y a de positif, et s’enthousiaste pour chaque étape de sa nouvelle vie. Pourquoi vit-il chaque dépouillement comme une joie libératrice ? Est-il un imbécile heureux et aveugle à ce qu’il traverse ou au contraire un optimiste doué d’une force invincible, émerveillé par la beauté du monde ? Un naïf abusé par la malice des autres ou une âme pure qui a tout compris à la vanité des valeurs de la société consumériste, et qui préfère l’être à l’avoir ?

Les spectateurs sont embarqués dans ces questions existentielles que Jean résout à sa manière, poétique. Ils y sont aidés par quatre comédiens qui rivalisent de sensibilité grâce à un jeu d’acteur harmonieux et une mise en scène efficace qui se concentre sur l’essentiel. Ici, le dépouillement sert le propos, comme l’habile recours à deux « flight cases » pour tout accessoire de scénographie qui donne à la pièce une première réponse à la question qu’elle pose : et si le bonheur reposait sur le peu de moyens ? Une leçon de théâtre pour une leçon de vie.

Frédéric Manzini

 

Jean La Chance

De Berthold Brecht
D’après les frères Grimm
Mise en scène : Constant Vandercam asisté de Tiphaine Canal
Lumières : Filipe Gomes Almeida

Avec : Benjamin Assayag (L’autre), Lou Guyot (Elle), Théo Navarro-Mussy (Lui) et François Raüch de Roberty (Jean)