JE PRÉFÈRE QU'ON RESTE AMIS

Théâtre Antoine
14 boulevard de Strasbourg
75010 Paris
Tél : 01.42.08.77.71

du vendredi 19 septembre 2014 au samedi 8 novembre 2014
du mardi au samedi à 21h00
Matinée samedi à 16h15

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Mis en ligne le 13 février 2014
Actualisé le 16 septembre 2014

Je préfère qu'on reste amis

21h, le théâtre Antoine est plein à craquer jusqu'aux derniers balcons, plus une place libre même pas un strapontin.

Indéniablement se profile un des gros succès populaires de la saison, prévisible lorsque sont accolés les noms de Laurent Ruquier, l'auteur, de Michèle Bernier et de Frédéric Diefenthal les comédiens, tous bénéficiant d'une large médiatisation et d'un énorme capital sympathie auprès du public.

Reste à voir maintenant si l'essai va être transformé.

Disons-le tout de suite, c'est un grand oui.

Voilà un texte bien écrit où on reconnaît facilement la plume alerte et incisive de Laurent Ruquier, son sens de l'humour percutant et de la formule efficace, mêlant habilement bons mots tantôt faciles tantôt travaillés, vannes un coup triviales un coup recherchées, mais toujours répliques qui atteignent immanquablement leur cible, c'est-à-dire provoquer les rires d'un public qui n'hésite pas à applaudir certaines réparties particulièrement savoureuses.

Tous les codes de la comédie romantique sont ici parfaitement maîtrisés et la peinture des sentiments sonne juste interprétée à la perfection par les deux comédiens.

C'est un beau cadeau fait ici à Michèle Bernier, c'est du sur mesure, du cousu main que ce personnage de bonne copine rigolote, celle qu'on aime bien mais qu'on n'aime pas tout court, celle qui « garde les sacs dans les soirées quand ses amies sont invitées à danser. »

Sans paraître y toucher, on effleure des sujets sensibles sous le masque du rire et parfois l'émotion pointe son nez vite escamotée par une pirouette.

Michèle Bernier y donne toute la mesure de son talent, jouant, chantant, occupant la scène comme dans un one woman-show, impression renforcée par les nombreux passages devant le rideau où elle s'adresse au public. C'est un tourbillon, une tornade, un concentré d'énergie qui laisse peu de place à son partenaire un peu enfermé dans son rôle de beau gosse, et Frédéric Diefenthal a beaucoup de mérite à donner malgré tout consistance à un personnage que j'aurais aimé davantage travaillé, les répliques les plus drôles paraissant réservées à Michèle Bernier mais peut-être est-ce là un avis typiquement féminin !

C'est du bon spectacle distrayant avec intelligence, où tout le monde peut y trouver son compte, aussi bien les « aficionados » que les autres.

Il y avait même ce soir-là, et c'était tout de même assez stupéfiant, une sortie scolaire de classe de 5ème !

Notre Laurent Ruquier national aurait-il pris place dans les programmes scolaires entre Molière et Marivaux ?

Nicole Bourbon

 

 

Je préfère qu'on reste amis

de Laurent Ruquier
Mise en scène : Marie Pascale Osterrieth

Avec Michèle Bernier, Frédéric Diefenthal.