Une nuit de Décembre 1943, Claire, une jeune femme, attend l'homme qui doit venir lui dicter des journaux clandestins pour qu'elle les tape à la machine. Face à l'attente, son inquiétude va croissante, car elle l'aime en secret et subodore qu'il a été arrêté, la mettant elle-même en danger. Pour tenter de calmer son angoisse, elle décide d'écrire le roman d'une femme, celle qu'elle rêverait d'être et qu'elle ne sera peut-être jamais. Au fil des chapitres, elle s'invente une vie très banale de femme mariée, avec deux enfants, pendant laquelle les jours s'écouleront sans évènements marquants jusqu'à une vieillesse qu'elle souhaite en profondeur.

Thimothée de Fonbelle est l'auteur à succès, traduit en plusieurs langues, de romans pour la jeunesse, dont Tobie Lolness et Vango. Passionné également de théâtre, il fonde en 1990, la compagnie Les Bords de Scène, qui sera le laboratoire de ses premiers textes. Dans " Je danse toujours", il aborde le thème de la fragilité des espoirs de la vie, sur fond de polar poétique. Il s'exprime sur un mode bavardage, qui souligne le côté dérisoire de la situation, cette jeune femme craignant qu'il ne lui soit pas donné de pouvoir avoir l'existence qu'elle reconnait très ordinaire, à laquelle elle aspire.

Clémence Poésy qui alterne au cinéma les rôles en anglais et en français, et s'est fait remarquer sur la scène internationale en incarnant Fleur Delacour dans Harry Potter et les Reliques de la Mort, donne vie à Claire avec justesse, conviction et sensibilité.

Etienne Guichard, comédien, metteur en scène, auteur, directeur du Théâtre du Sable et père de Clémence Poésy, signe une mise en scène classique, sans surprise, ni prise de risque.

Pour ma part, j'attends d'un spectacle sur ce thème beaucoup plus d'intensité dramatique tant dans le texte que la mise en scène, permettant ainsi une interprétation à fleur de nerfs et à fleur de peau, mais à entendre les applaudissements ce soir, le public semblait convaincu.

Tanya Drouginska

 

 

Je danse toujours

De Thimothée de Fombelle

Avec Clémence Poésy

Mise en scène Etienne Guichard
Scénographie et costume Laura Léonard
Lumières Philippe Séon
Musique Mathias Malzieu:Dyonisos.
Son Mike Ponton