J’APPELLE MES FRÈRES
Centre d’animation de la Place des Fêtes
4 Rue des Lilas
75019 Paris
01 40 18 76 45
Le 12 mars à 20h00
Dans le cadre du Festival de L'Appel de Lune #3 – L'Exil au Féminin
« J’appelle mes frères et je dis :
Il vient de se passer un truc complètement fou. Vous avez entendu ? Un homme.
Une voiture. Deux explosions. En plein centre.
J’appelle mes frères et je dis :
Non personne n’a été arrêté. Personne n’est suspecté.
Pas encore.
J’appelle mes frères et je dis :
Ça va commencer. Préparez-vous. »
Ce sont ces mots, ce cri, qui reviennent tout au long du spectacle en lancinant leitmotiv.
Un spectacle qui parle d’un attentat en Suède. Vu en septembre à l’Opprimé et qui revient aujourd’hui. Après le 13 novembre. Et qui n’en prend hélas que plus de force.
C’est un spectacle et c’est bien plus qu’un spectacle. Qui nous saisit et force les consciences.
C’est l’histoire d’Amor. Superbe interprétation du jeune Aurélien Pawloff. Un jeune qui comprend vite le climat de suspicion qui va désormais les entourer, eux, les jeunes des cités. L’auteur nous met dans la tête d’Amor et nous vivons avec lui la paranoïa qui s’empare de tout son être. Un texte d’une grande finesse, poétique et d’une force terrible.
La mise en scène d’une grande précision de Mélanie Charvy le met parfaitement en valeur, avec ses passages vidéos parfaitement intégrés et ses trois jeunes autres comédiens constamment présents sur scène et qui deviennent des personnages divers grâce simplement à un changement de costume effectué à vue ou à un subtil jeu d’éclairages.
Nous revivons ainsi des moments de l’enfance d’Amor, entouré de sa famille et de ses amis et c’est toute une jeunesse qui nous est dépeinte avec une grande justesse.
Et puis l’attentat. Et tout bascule. Des mots. Violents. Percutants. Brûlants. Vibrants. Et un jeu à l’unisson d’une toute jeune troupe qu’il faut ici saluer et qui joue avec ses tripes.
« J’appelle mes frères et je dis :
Il vient de se passer un truc complètement fou. Vous avez entendu ? Un homme.
Une voiture. Deux explosions. En plein centre.
J’appelle mes frères et je dis :
Non personne n’a été arrêté. Personne n’est suspecté.
Pas encore.
J’appelle mes frères et je dis :
Ça va commencer. Préparez-vous. »
« Un cri de révolte, d’injustice, d’alerte » écrivait Bruno Fougniès en septembre. Un cri à pousser encore et toujours pour qu’il soit enfin entendu.
Nicole Bourbon
J’appelle mes frères
D’après le texte de Jonas Hassen Khemiri
Traduction Marianne Ségol-Samoy, Ed. Théâtrales
Mise en scène Mélanie Charvy
Assistante à la mise en scène : Clémentine Lamothe
Costume Aurore Bourgois Demachy
Création lumières Tanguy Gauche
Avec : Aurélien Pawloff, Paul-Antoine Veillon, Yasmine Boujjat, Millie Duye
Mis en ligne le 13 mars 2016