Photo Vincent pontet

Un jeu de la vérité cruel et délectable

Un couple peut-il tout se dire ? S'avouer sans dommages  les petits coups de canif au contrat ? Ou vivre dans l'illusion ?

Sur ce thème, l'auteur, Eric Assous, livre un petit bijou de drôlerie, de pertinence, où chaque mot sonne juste et fait mouche.

C'est vrai et touchant, efficace et sensible, avec toujours la pointe d'humour qui permet la distance.

Le texte est superbement servi par les trois acteurs, brillants et excellents : Isabelle Gélinas, naturelle et sexy, toute en retenue et finesse, José Paul, impressionnant de maîtrise et Jean-Luc Moreau, la mauvaise foi masculine incarnée et qui signe là une mise en scène étudiée.

Charlie Mangel et Arnaud de Segonzac ont travaillé une scénographie superbe, soulignée par les lumières, subtiles et raffinées de Fabrice Kébour : une balustrade, quelques marches, un salon de jardin  cadrent l'action, posent l'atmosphère visuelle, influencent  les déplacements des comédiens et leurs rapports physiques.

ÀA la fin, ni le mari ni le public, captivé et subjugué, n'aura la réponse à la question posée, juste revanche d'une femme bafouée et humiliée.

On en retiendra que toute vérité n'est pas bonne à dire et chaque couple, en rentrant chez lui, aura bien garde de ne pas se demander : alors toi, combien ?

Nicole Bourbon

Théâtre Tristan Bernard Paris 8° métro Villiers

du mardi au samedi à 21 h. et samedi 18 h.