GRAND GUIGNOL Une série théâtrale d'épouvante, cocasse et coquine

Théâtre 13 / Jardin
103 A, boulevard Auguste-Blanqui
75013 Paris
Tel : 01 45 88 62 22
Du 19 mars au 28 avril 2013, mardi, jeudi et samedi à 19 h 30, mercredi et vendredi à 20 h 30, dimanche en matinée à 15 h 30

Frédéric Jessua et Isabelle Siou ressuscitent le Grand Guignol qui fit les délices du public de 1897 à 1962 à Pigalle, rue Blanche.

Les beaux messieurs et les belles dames adoraient s'y encanailler, les premiers souvent accompagnés de leurs maîtresses, belle occasion de les réconforter après tant d'émotions.

Les deux metteurs en scène accomplissent ici un travail remarquable, tant  dans le choix des décors ou des costumes que dans la direction d'acteurs, reconstituant parfaitement  l'esprit de l'époque.

Bien sûr, les spectateurs de  notre époque qui en a vu bien d'autres ne vont pas s'évanouir de frayeur – même si on ne peut s'empêcher parfois de sursauter – mais c'est surtout le rire qui l'emporte, un rire salvateur, joyeux, bon enfant, signe de réjouissance et d'appréciation de la réalisation.

Car tout est extrêmement jubilatoire, le kitch voulu de l'ensemble, le jeu à outrance style cinéma muet, le sang qui coule à flots, inondant corps et vêtements, les péripéties inattendues et le plaisir évident que prennent les comédiens à faire partager un style de théâtre disparu.

On retrouve avec plaisir les thèmes chers à l'époque, la passion du spiritisme, les débuts de la psychanalyse, jouant habilement sur tout ce qui peut terrifier, la peur de l'inconnu, les remords, les déviances sexuelles.

Les interprètes nous emportent avec conviction dans un tourbillon de gestes et de paroles, d'expressions exagérées à dessein, ratant une trépanation, coupant des doigts, assassinant à qui mieux mieux, répandant à plaisir  des litres d'hémoglobine, osant des scènes d'amour saphique.

Et on imagine volontiers le spectateur de l'époque tour à tour épouvanté, choqué, émoustillé alors que l'on rit à gorge déployée ! De ce qui nous est donné à voir mais peut être aussi de nous-mêmes.

 

Nicole Bourbon

 

 

Grand Guignol. Une série théâtrale d'épouvante, cocasse et coquine

 

L'Amant de la morte, de Maurice Renard (1925)

Mise en scène : Frédéric Jessua

 

Le Baiser de sang, de Jean Aragny et Francis Neilson (1929)

Mise en scène : Isabelle Siou

 

Les Détraquées, d'Olaf et Palau (1921)

Mise en scène : Frédéric Jessua

Avec : Justine Bachelet ou Claire Guionie, Élise Chièze, Clémentine Marmey, Dominique Massat ou Isabelle Siou, Stéphanie Papanian, Julien Buchy ou Joseph Fourez, Jonathan Frajenberg ou Jonathan Hume, Frédéric Jessua et Aurélien Osinski

Scénographie : Frédéric Jessua
Décor : Isabelle Siou (le Baiser de sang) et Frédéric Jessua (l'Amant de la morte et les Détraquées)
Costumes : Victoria Vignaux
Lumière : Florent Barnaud
Maquillages et effets spéciaux : Élodie Martin et Laura Ozier
Accessoiriste : Thomas Turner (le Baiser de sang)
Musique originale, son et ambiance sonore : Xavier Ruiz (le Baiser de sang)
Régie plateau : Arthur Michel
Assistanat : Élise Chièze

 

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