Ciné 13 Théâtre
1 avenue Junot
75018 - Paris
01 42 54 15 12

Du 16 novembre au 31 décembre 2016
Mercredi et vendredi 21h / Jeudi et samedi 19h / Dimanche 15h30
Relâches les lundi et mardi, et le 24 et 25 décembre.

 

Photo Stanislas Liban 

Voilà un George Dandin qui laisse perplexe.

La Compagnie du Homard Bleu s’en est emparé avec son enthousiasme habituel et son imagination débridée (J’avais adoré leur Bourgeois Gentilhomme).

Si a priori cela parait une bonne idée d’avoir associé « Le mariage forcé » et « George Dandin », j’émettrais cette fois plus de réserve quant au traitement infligé à l’œuvre de Molière.

Cette troupe est je le répète très talentueuse et pleine d’idées. Trop peut-être car ici elles foisonnent et partent un peu dans toutes les directions, tellement qu’on s’y perd et qu’on peine à retrouver l’histoire. Une fois que notre cerveau a assimilé le principe, certes on se prend au jeu et on suit les différents épisodes avec intérêt se demandant quelle nouveauté va surgir, mais du coup on oublie totalement le fond au profit de la forme.

 C’est ainsi qu’on va découvrir successivement George Dandin dans le train fantôme, George Dandin chez Freaks, George Dandin chez Keaton, George Dandin et le jazz etc., le tout dans des costumes 1930 très travaillés, avec des jeux de lumière intéressants et une bande son tout aussi éclectique  qui mêle Lully, Purcell, jazz et musique de foire .

Les scènes en elles même sont très réussies, elles sont enlevées, imaginatives, déjantées à souhait, c’est rythmé, bien réalisé, les interprètes ont une diction parfaite, sont à l’aise dans le jeu, dansent avec grâce, mais l’ensemble manque de cohérence.

On admire le travail réalisé mais  il est difficile d’accrocher aux dialogues qui mêlent la langue de Molière à un langage très actuel   et on peine à saisir par exemple le lien avec la crise de 1929 aux États-Unis et le pourquoi des différents choix. Il faudrait en rendre la lecture plus lisible pour apprécier vraiment ce George Dandin dépressif bourré de médicaments qui épouvante et apitoie plus qu’il ne fait rire.

Nicole Bourbon

 

Photo Stanislas Liban 

Le Mariage forcé de George Dandin

D'après Le mariage forcé (1664) et George Dandin (1668) de Molière
Compagnie Le Homard Bleu
Mise en scène et adaptation Matthias Fortune Droulers et Ivan Herbez

Avec :
Léa Dauvergne – Angélique, Égyptienne
Benjamin Duc – George Dandin
Matthias Fortune Droulers – Clitandre
Ivan Herbez – Claudine, Magicien
Anne-Sophie Liban – Madame de Sotenville, Égyptienne, Colin
Bertrand Mounier – Monsieur de Sotenville, Lubin, Faussaire
Collaboration artistique Lizzy Droulers Poyotte, Stéphanie Bargues

Création Lumières Tamara Herbaud
Costumes Anne-Sophie Liban

 

Photos Stanislas Liban