ELVIS (POLYPTYQUE)

Théâtre Paris Villette
211, avenue Jean-Jaurès
75019 Paris
01 40 03 72 23

Les 6 et 7 mai à 20h30

Dans le cadre du Festival SPOT#2 "Le retour des idoles" qui invite de jeunes compagnies du 6 au 28 mai.

 

Elvis (Polyptyque) loupe

 

Comment parler d’Elvis alors qu’il a déjà été tellement raconté ?

L’auteur Emmanuel Darley, (deux nominations aux Molières 2011 pour Mardi à Monoprix avec Jean-Claude Dreyfus) choisit une forme originale, le polyptique.

En peinture chrétienne, un polyptique est un ensemble de panneaux racontant divers épisodes d’une histoire sacrée. D’où ce choix comme l’explique l’auteur : « Écrire sur une idole. Un personnage ainsi adulé, adoration presque religieuse, démesurée, invraisemblable. »

Et l’histoire se déroule ainsi, par une succession de saynètes, en divers espaces, comme ces panneaux, jusqu’à la scène centrale. Scénographie intéressante signée Gilone Brun.

Et puis, il y a l’écriture si singulière d’Emmanuel Darley. Un peu déroutante de prime abord avant qu’on se laisse subjuguer, emporter, bercer  par cette ponctuation qui s’évanouit, ces phrases inachevées comme suspendues, ce souffle quasi musical.

Les personnages apparaissent, disparaissent, se croisent, le père qui offrira la première guitare, la mère tant aimée celle pour qui il chantera toujours, les « fans »(scène très réussie des groupies), le colonel, le mentor qui prendra en main, une main de fer, la destinée du chanteur et comme dans un conte, les fées qui vont se pencher sur cet être-là, prédisant un avenir où vont se côtoyer les paillettes et l’ombre, jusqu’à la fin inéluctable « Il mangera, il mangera, il grossira » psalmodient-elles sans cesse.

Et puis surtout « l’autre », Jessie Garon, ce jumeau mort-né dont l’ombre plane partout, toujours, dans l’esprit de la mère et celui d’Elvis. Un mort tellement présent, qui prend la parole, qui commente, occupe une place de plus en plus importante.

Et Graceland, la maison, où tout se terminera. Où ils seront tous réunis.

Il faut saluer la créativité de ce spectacle, sa grande originalité, merveilleusement servie par cinq comédiens interprétant tous les rôles avec une grande authenticité. Émeline Bayart, émotion à fleur de peau, Heidi Becker-Babel, toute en démesure malicieuse, Yan Tassin, à la fois Elvis et Jessie, passant de l’un à l’autre avec une grande maîtrise, l’ombre et la lumière, exprimant tour à tour l’exubérance et le doute, le strass et le stress,  le succès et la solitude et Vincent Leenhardt et Dominique Parent, tous les autres personnages masculins, irréprochables.

Un vrai beau spectacle pour inaugurer ce festival qui augure bien du « retour des idoles ».

Nicole Bourbon

 

Elvis (Polyptyque) loupe

 

Elvis (Polyptyque)

De - Emmanuel Darley
Mise en scène - Gilone Brun / Emmanuel Darley

Avec : Émeline Bayart, Heidi Becker-Babel, Vincent Leenhardt, Dominique Parent,  Yan Tassin (comédiens) Manu Deligne (musicien).

Scénographie - Costumes - Gilone Brun
Lumières – José Victorien
Espace sonore – Manu Deligne

 

Elvis (Polyptyque) loupe

 

Programme du Festival SPOT #2

 

Elvis (polyptyque) / Cie un pas devant l’autre
Mercredi et jeudi 7 mai à  20h30

Vivipares / Groupe LA gALERIE
Lundi 11 et mardi 12 mai

La dernière idole / Groupe ACM
Mardi 19 et mercredi 20 mai

Marguerite et moi / Fatima Soualhia-Manet & Christophe Casamance
Jeudi 21 et vendredi 22 mai

Britney’s dream / Compagnie Kaliko
Mercredi 27 et jeudi 28 mai

 

Mis en ligne le 7 mai 2015

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