DES SOURIS ET DES HOMMES
Théâtre du Palais-Royal
38, rue de Montpensier
75001 PARIS
01 42 97 59 76
Jusqu’au 2 janvier 2016
du mercredi au samedi à 19h – dimanche à 15h
Créé en 2002 au Théâtre 13, puis repris ensuite régulièrement avec le même succès, « Des souris et des hommes » se déroule pendant la grande dépression des années 30 aux États-Unis. Georges et Lennie parcourent le pays en travaillant ci et là afin d’amasser un pécule qui leur permettra de réaliser leur rêve commun : devenir propriétaire d’une ferme. Et comme si ce n’était déjà pas assez difficile en soit, il se trouve que Lennie est un simple d’esprit qui maîtrise mal sa force dans les moments où il a peur. Ils ont déjà fui plusieurs fois pour éviter la prison ou le lynchage. Ils arrivent donc au bout de leur périple et même si on ne connaît pas l’histoire, plusieurs signes annonciateurs nous préparent au pire...
Autour d’une scénographie très sobre composée de deux palissades en bois, quelques sièges et une table, les comédiens et la comédienne sont tous au diapason de cette histoire. À travers leurs jeux, on sent l’âpreté des rapports humains, la violence qui n’est jamais bien loin, la solitude des âmes. Et pourtant, malgré le racisme notamment, on voit poindre des amorces de fraternité et d’amitié. Les costumes, très réalistes, respirent la sueur du travail et la pauvreté. Un son de violoncelle vient ponctuer les quelques passages au noir, un son inquiétant, éprouvant. Par contre, excepté un joli effet à travers les palissades en début de spectacle, j’ai trouvé que les lumières assez quelconques ne prenaient pas leur part dans la scénographie.
Le réalisme de la mise en scène – on note même la présence d’un chien – ne nous fait pas oublier cependant que les thèmes ici abordés sont plus larges que l’époque ou le lieu où ils se situent. La rudesse des vies n’empêche pas les hommes de rêver, sans une certaine poésie, à un monde meilleur ici et maintenant. Rêves souvent vains mais ô combien nécessaires à la survie. Mais ce que nous dit aussi ce texte, c’est que la nature humaine est ainsi faite que les hommes eux-mêmes ajoutent à la difficulté matérielle le mépris, voir le refus de la différence.
Oui, on peut encore en dire autant aujourd’hui.
Jean-Michel Beugnet
Des souris et des hommes
de John Steinbeck
Mise en scène : Jean-Philippe Évariste et Philippe Ivancic
Direction d’acteurs Anne Bourgeois
Avec
Philippe Ivancic… Lennie
Jean-Philippe Evariste… George
Jean Hache… Candy
Jacques Bouanich… Carlson
Dounia Coesens… La Femme De Curley
Henri Déus… Le Patron
Emmanuel Lemire… Slim
Emmanuel Dabbous… Curley
Augustin Ruhabura… Crooks
Hervé Jacobi … Whit
Lumières: Jacques Rouveyrollis
Costumes: Emily Beer
Musique : Bertrand Saint-Aubin.
Mis en ligne le 16 février 2015
Actualisé le 29 septembre 2015