CONFESSION INACHEVÉE

Le Local
18 rue de l'Orillon
75011 Paris
01 46 36 11 89

Jusqu’au 31 mai 2015
Vendredi et samedi à 20h30, dimanche à 17h, et lundi à 19h

 

Confession inachevée loupe

 

Nous avons tous en tête une idée de Marilyn Monroe alimentée par ses films, ses chansons, ses photographies… et les multiples objets dérivés à son effigie qui véhiculent une sorte de mythe de la féminité. Bien sûr, les circonstances de sa mort auréolent sa figure du drame nécessaire pour éveiller notre curiosité. Les nombreux récits biographiques publiés en sont la preuve (citons par exemple ceux d’Anne Plantagenet et de Joyce Carole Oates… parmi des dizaines de références existantes).

Né d’entretiens avec le scénariste et écrivain Ben Hecht, Confession inachevée est le seul texte autobiographique de Marilyn Monroe. Dans cette vie « où il arrive des tas de choses mais où rien ne se passe », il y a de la douleur – une enfance ballotée entre familles d’accueil et orphelinats –, des réflexions sur les hommes que Marilyn a connus très tôt notamment avec un premier mariage à 15 ans – « c’est quand ils trompent leurs femmes que les maris se révèlent de parfaits amants » –, de l’humour, de l’espoir, mais beaucoup de solitude. Son parcours apparaît comme teinté d’ironie, ironie du sort ou ironie tragique : on apprend que le visage qui marque tellement notre culture avait été jugé comme non photogénique et que Marilyn écrivait dans les années cinquante qu’elle était le « genre de femme que l’on retrouve morte dans sa chambre ».

Stéphanie Sphryras fait vivre l’icône hollywoodienne grâce à un joli travail sur la voix, suave à souhait, et grâce à un jeu sur les affects bien mené : entre recul et émotion, elle trouve toujours le ton juste. Il faut dire qu’elle est remarquablement bien accompagnée par Jando Graziani capable d’interpréter une palette enivrante de personnages. En n’utilisant que quelques accessoires, il parvient à se glisser dans la peau des hommes qui ont traversé la vie de Norma Jean/Marilyn jusqu’en 1954, son premier mari, les imprésarios pervertis ou encore le joueur de base-ball Joe Di Maggio, mais interprète avec autant de talent les personnages féminins, comme celui de Tante Grâce.

Des images ou vidéos sont projetées sur de gros modules blancs que les comédiens déplacent en suivant une vraie chorégraphie. Quant à la musique de Daniel Yvinek, elle nous plonge dans une bulle. Seul bémol côté mise en scène à mon sens, des anachronismes qui peuvent surprendre : était-il bien utile de glisser, pendant un court instant, une tablette tactile entre les mains du personnage masculin et d’afficher de supposés messages textos en fond de scène ? Mais c’est un détail, sans doute Benoit Nguyen Tat a-t-il voulu inscrire Marilyn dans notre présent. En effet, la pièce fait partie d’un projet « transmédia » très original que l’on retrouve sur le site www.updatemarilyn.com. Une étonnante façon de (re)découvrir le mythe.

Ivanne Galant

 

Confession inachevée loupe

 

Confession inachevée

Mise en scène : Benoit Nguyen Tat
Assistante à la mise en scène : Laetitia Viallet
Composition musicale : Daniel Yvinek

Avec : Stéphanie Sphyras, Jando Graziani

Photographies : Pierre Alivon et Milton Greene
Vidéos : François de Galard
Scénographie : Sylvie Lardet 
Costumes : Dorothée Lissac 
Lumières : Benoît André 
Graphisme : La Famille

 

Mis en ligne le 14 mai 2015

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