À partir d'une idée de Michel Leeb, Lilian Lloyd a écrit un texte percutant et plein d'humour sur le thème précieux de l'amitié. L'association est judicieuse car le résultat est une vraie réussite.

Un accident de la vie où tout bascule et Philippe se retrouve allongé dans un lit d'hôpital avec pour seul moyen de communication, le clignement de l'œil. Prévenu, Louis son ami de cinquante ans vient lui rendre visite. Ils ont des choses à se dire car leur amitié forte a un jour volé en éclat à cause d'une femme qu'ils ont aimée tous les deux. Douze ans qu'ils ne s'étaient pas revus. Louis (Francis Perrin) va donc tenter de réparer ce qu'il a brisé. Il va monologuer avec cet ami qui entend mais ne peut répondre. L'aide soignante qui s'occupe de Philippe va le guider dans cette épreuve qu'il se doit d'affronter pour se libérer de ce poids trop lourd à porter.

C'est une pièce absolument somptueuse sur l'amitié que Jean-Luc Tardieu a admirablement mis en scène dans l'espace froid et confiné d'une chambre d'hôpital. Au sommet de son art, Francis Perrin est époustouflant et donne à ce personnage un peu brut, maladroit, sensible, drôle, une dimension si attachante que l'on souffre avec lui, tant il sait nous faire passer du rire à l'émotion avec ses réactions de gamin, la tête farcie de souvenirs qu'il se refuse à effacer. Il nous tiendra tout du long avec talent au rythme des saisons vers une fin que je vous laisse découvrir. Une pièce sensible et drôle à la fois à voir sans hésiter.

Patrick Rouet

 

 

Comme un arbre penché.

D'après une idée de Michel Leeb.
Texte de Lilian Lloyd.
Mise en scène : Jean-Luc Tardieu.

Avec : Francis Perrin, Gersende Perrin, Patrick Bentley.

Décor : Pierre-Yves Leprince assisté de Bastien Forestier.
Lumières : Jacques Rouveyrollis.
Costumes : Virginie Houdinière.