Théâtre 71
3 place du 11 novembre
92240 Malakoff
Tel  01 55 48 91 00

Jusqu’au 30 janvier 2015.
Mardi et vendredi à 20h30.
Mercredi, jeudi et samedi à 19h30. Dimanche à 16h.

12 et 13 février – Théâtre National du Luxembourg – Luxembourg

20 février – Théâtre du Passage – Neuchatel (Suisse)

 

 

Dans un square, une femme a perdu sa petite fille. Elle était là et puis plus personne : inquiétude de la mère qui s’adresse à une femme plus âgée, lui demandant de chercher avec elle. La femme plus âgée décline. Tenant à sa tranquillité, elle s’est installée justement ici où il n’y a ni passants ni enfants. Elle se contente donc de renvoyer Christine, c’est le nom de la mère, vers une autre femme pourvue d’un landau, assise à quelque distance de là.

D’entrée de jeu, nous sommes dans un quotidien vite dynamité par l’auteur. Ici, pour ces personnages à longs manteaux façon western, le discours vire au débat, voire au déballage. On pourrait être chez Thomas Bernhardt. Les échanges sont créateurs de tout un univers trouble qui mène le spectateur au bord du saisissement. La perte d’un enfant, le désir de ne pas en voir, ou le procès que chacune pourrait faire à la maternité… tous ces thèmes sont abordés de façon sensible et poétique. Nicole, la femme âgée, lâche : « Je vous dénie le droit de me parler d’enfance ! » Et Christine commente : « Ma fille s’est perdue dans le silence de Nicole ! »

La troisième femme, Martine, est accompagnée (dit-elle) d’un petit Martin. Elle a un côté tragique, éperdu et Claire Nebout lui prête son mystère. Les deux autres femmes, excellentes toutes les deux, sont jouées par Lara Suyeux (Christine) et Marja Leena Junker (Nicole)

Le décor est sobre, les lumières très travaillées. Il ne s’agit pas ici de dévoiler la fin de cette pièce qui navigue d’un univers et d’un ton à l’autre qui, de réaliste, finit par toucher au mythe. Et un mythe glaçant. Est-il besoin de souligner la force du texte de José Pliya et la bonne idée qu’il a eue de le mettre en scène.

Une réussite complète, donc, qu’on pourra voir, en tournée, après Malakoff.

Gérard Noël

 

Cannibales

De et mise en scène : José Pliya.

Avec Marja Leena Junker, Lara Suyeux, Claire Nebout.

Costumes : Florie Vaslin.
Scénographie : José Pliya et Danielle Vendé.
Création lumières : Philippe Catalano.
Création sonore : Jordan Allard.
Collaboration artistique : Danielle Vendé.