BOURLINGUER

Le Grand Parquet
35 rue d'Aubervilliers
75018 Paris
01 40 05 01 50

Jusqu’au 31 mai 2015
Mercredi, jeudi, vendredi et samedi à 20h et dimanche à 16h

 

Bourlinguer loupe

 

Qu’il est loin, le vert paradis des amours enfantines ! Et pourtant qu’il est émouvant de se le rappeler ! Et la nostalgie se redouble quand elle fait se replonger dans Naples, Naples l’antique, Naples la poétique, Naples la magnifique entre la colline de Vomero, le Pausilippe et le tombeau de Virgile. Alors que la roue des choses fait se télescoper Pompéi et Hiroshima, ce sont les jeux innocents avec des escargots et la petite Elena qui reviennent à la mémoire du poète retourné sur les lieux de sa jeunesse dans ces extraits de Bourlinguer. La force du verbe fidèlement portée par la voix du comédien fait ressurgir le drame où la mort côtoie la vie et sa fureur. La voix, ou plutôt son corps et même tout son être, car c’est sans compter qu’un grand comédien se livre dans ce monologue qui serre le cœur et atteint l’âme de spectateurs devenus ce soir-là des confidents. Car seul et immobile, aussi droit et imposant que le Balzac de Rodin, planté au milieu du plateau comme un arbre, pieds nus comme pour mieux garder le contact avec la terre, les yeux presque toujours clos, la barbe et la chevelure blanches éclairées par la lumière des projecteurs, Jean-Quentin Châtelain s’approprie complètement le récit poétique de Blaise Cendrars pour le dire, le hurler, l’éructer parfois, le vivre toujours. Rarement sa langue aura vibré avec tant de puissance et d’intensité.

Frédéric Manzini

 

Bourlinguer

De Blaise Cendrars
Adaptation et mise en scène : Darius Peyamiras
Scénographie : Gilles Lambert
Lumière : Jonas Bühler
Son : Michel Zürcher

Avec : Jean-Quentin Châtelain

 

Mis en ligne le 7 mai 2015

Merci de cliquer sur J’aime