Théâtre de la Reine Blanche
2 bis passage Ruelle
75 018 Paris
01 40 05 06 96

Jusqu’au 25 février

 

 

Vous connaissez le principe du Big Bang, ce grand chambardement à l’origine de l’univers il y a treize milliards d’années, mais connaissez-vous celui du Big Freeze ? Il désigne le moment final, celui de la mort thermique de l’univers, où il aura atteint son entropie maximale. Entre les deux, la fascinante histoire de l’univers. Et la métaphore de l’histoire trouble et troublante de nos existences. Nos existences traversées par des énergies désordonnées, des désirs qui se dispersent, des liens qui se font et se défont, des élans amoureux qui se transforment inéluctablement, des échanges qui font le mouvement sans lequel il n’y a pas de vie, et qui nous condamnent pourtant.

Cette pièce fait ainsi se rencontrer, comme un choc surréaliste, une vulgarisation des lois de la thermodynamique et des saynètes de la vie quotidienne (une vengeance, un discours de mariage, une révolte de préceptrice, un échange de menuiserie, etc.) qui dressent une mosaïque de personnages dont le public recompose l’aventure existentielle. Une salle de théâtre doit-elle être considérée comme un système isolé, un système clos ou un système ouvert ? Et un couple ? À quelles lois est-il soumis ? Finalement, l’impossibilité physique du perpetuum mobile empêche-t-elle l’amour d’être éternel ?

À moitié sérieux et à moitié burlesque, le résultat de cette écriture expérimentale, bien servie par huit comédiens sympathiques et complices, est surprenant, décalé et assez plaisant. Il invite à s’interroger sur la pertinence des explications scientifiques censées rendre compte de la complexité des vies humaines – pire, des émotions et sentiments humains. Du macrocosme de l’astrophysique au microcosme de l’intime, ce Big Freeze est un grand saut vers le mystère insondable de ces espaces infinis.

Frédéric Manzini

 

Big Freeze (Thermodynamique de l’amour)

De Thomas Poitevin

Inspiré des écrits de François Roddier, Vincent Mignerot, Trinh Xuan Than et Hubert Reeves

Mise en scène : Thomas Poitevin
Scénographie, objets : Romain Guillet
Regards scientifiques : Oriane Dioux (journaliste scientifique), Fabio Acero (astrophysicien), Sophie Burdet (regard philosophique)
Création son et lumières : Ludovic Champagne

Avec : Guillaume Arène, Andréa Brusque, Lucrèce Carmignac, Amaury de Crayencour, Ophélie Legris, Thomas Poitevin, Oriane Dioux, Fabio Acero