ALI BABA
Théâtre National de Chaillot
1 Place du Trocadéro et du 11 Novembre
75116 Paris
01 53 65 30 00
Jusqu'au 28 décembre 2013
20h30
samedi 21, jeudi 26, vendredi 27
20h mardi 24
19h samedi 28
18h mercredi 25
15h30 dimanche 22
« Sésame ouvre-toi »
Tout le monde connait la formule magique qui permet d’entrer dans la caverne aux trésors.
La formule magique qui fit la fortune d’Ali Baba, tiré des Contes des Mille et Une nuit, immortalisé par Fernandel en 1954 dans un film signé Jacques Becker.
Macha Makeieff, nouvellement directrice du théâtre de la criée à Marseille s’en empare et avec quelle fougue, quel talent, quelle fantaisie, quelle inventivité !
Et derrière le conte, c’est bel et bien Marseille qu’on retrouve, une Marseille cosmopolite, aux accents et langues divers, une Marseille colorée, une Marseille où se côtoient des personnages bigarrés, petites gens de la vie de tous les jours qui essaient de vivre tant bien que mal.
Et elle a travaillé avec un historien palestinien Elias Sanbar qui lui a apporté sa connaissance de l’Orient.
Et elle n’a pas lésiné sur les costumes, les décors, les accessoires.
Et elle s’est entourée d’une équipe multi ethnique, avec des comédiens, des chanteurs, des musiciens, des danseurs, des acrobates.
Et c’est riche, ça vit, ça bouge, ça fourmille de mille trouvailles.
Et ça parle français, arabe, persan, anglais.
Et on est emporté par cet élan joyeux et généreux, truculent avec intelligence, et on suit les péripéties nombreuses qui nous racontent comme dans un beau livre d’images les ruses, les trahisons, les rencontres, les fêtes, les amours, dans un très beau décor qui mélange occident et orient, décharge de ferrailles et casbah avec terrasse et moucharabieh.
Alors parfois, c’est un peu trop riche, on se perd au milieu de tout ce débordement de musiques, de chants, de danses, de gags, de références multiples, (aussi bien Abba que Shakespeare) d’anachronismes réjouissants, qui interrompent le cours du récit, mais qu’ importe, le héros est toujours là comme un fil rouge. Et ce héros c’est Atmen Kelif, acteur magnifique, enjoué et roublard comme un enfant, mais aussi rêveur puis volubile, malicieux et poétique, avec des airs attendrissants de Bourgeois gentilhomme, drôle et émouvant quand il convient de l’être.
Et puis Thomas Morris, qui campe avec une belle présence le frère d’Ali Baba, et Canaan Marguerite, irrésistible en femme muette, et Shahrokh Moshkin Ghalam, séduisant chef des bandits, véritable acrobate, et aussi Aïssa Mallouk qui slame comme il respire, et encore Sahar Dehghan, danseuse magnifique.
Tous ils sont extraordinaires et nous emmènent avec une énergie et une bonne humeur communicatives dans ce voyage hors du commun, hors du temps, hors des frontières, pour mieux nous faire comprendre, rêve et réalité entremêlés, que décidément, non, l’argent ne fait pas le bonheur. Beau message, urgent à délivrer et à entendre surtout dans notre société qui le révère à outrance.
Nicole Bourbon
Ali Baba
Mise en scène, décor et costumes Macha Makeïeff
Adaptation Macha Makeïeff et Elias Sanbar
Lumières Dominique Bruguière
Chorégraphie Thomas Stache
Assistant à la mise en scène Pierre-Emmanuel Rousseau
Réalisateur films Simon Wallon
Son Xavier Jacquot
Coiffure et maquillage Cécile Kretschmar
Slam Aïssa Mallouk
Assistante à la scénographie Margot Clavières
Assistante aux costumes Claudine Crauland
Régie générale Jean-Philippe Bocquet
Assistante lumière Cathy Pariselle
Accessoiriste Sylvie Châtillon
Second assistant à la mise en scène Arthur Deschamps
Iconographe Guillaume Cassar
Avec la participation du Pavillon Bosio
Avec Atmen Kelif, Thomas Morris, Shahrokh Moshkin Ghalam, Canaan Marguerite, Aurélien Mussard, Romuald Bruneau, Braulio Bandeira, Philippe Borecek, Philippe Arestan, Aïssa Mallouk, Sahar Dehghan
Production La Criée – Théâtre national de Marseille
Coproduction Marseille-Provence 2013, Capitale européenne de la culture / Théâtre Anne de Bretagne – Vannes / Théâtre Liberté – Toulon