Au Studio Hébertot
78 Bd des Batignolles
75018 Paris.
01 42 93 13 04

Jusqu’au 23 juin 2018,
jeudi vendredi et samedi à 19h.

 

 

Martine Paillot est une jeune auteure et il faut aider les jeunes auteurs.

Elle nous conte ici une histoire d'héritage. Héritage d'un piano de concert. Le bénéficiaire en est Vladimir, qui a eu une relation avec Jeanne Donati, grande musicienne et défunte propriétaire du piano. Lui, son truc, ce sont les chevaux. Il rêverait donc de vendre le piano pour s'acheter un cheval, au grand dam de son ami Pierre, prêt, lui, à racheter ledit piano. Il y a aussi, dans l'affaire, la fille de Jeanne qui vient, repart, revient... La suite est confuse, enfin pas vraiment, mais à force de revirements et de rebondissements (mensonges...) on n'est pas loin de s'y perdre. Les choses se calment un peu à la moitié... puisque l'enjeu devient clair, à savoir de qui cette Alma est-elle vraiment la fille.

Que dire du texte ? Il a les qualités et les défauts des premières œuvres. Enthousiasme et générosité, mais aussi maladresses et volonté de trop démontrer. Martine Paillot se confronte aux thèmes de la transmission, de la paternité, des passions qui peuvent envahir la vie. Vaste programme.

La mise en scène est de Frédéric Jacquot, également interprète de Vladimir. Mise en scène fonctionnelle dont on aimerait plus de "folie". Décor neutre, qui suggère un univers "hippique". Un petit ordinateur, qui servira. Une table, un tabouret... signifiant, puisque c'est celui du fameux instrument. Une trouvaille, le dessin du piano sur le sol, à l'aide de ruban adhésif.

Élisa Birsel et Leïla Tabaï se partagent le rôle d'Alma.

Leïla Tabaï, qui jouait ce soir-là, a une fragilité qui sert le personnage. Elle est souvent sur le fil, et sa prestation convainc. Frédéric Jacquot est habile : son jeu révèle du métier avec, disons-le, des touches qui sonnent vrai. Une mention spéciale à Nicolas Georges qui a le physique du rôle et c'est déjà bien. Il ne charge pas son personnage et fait passer les quelques aspects caricaturaux que l'auteur lui a prêtés.

Au final, cette pièce est riche de promesses : elle a pour elle une histoire qui frôle le mélo, mais sans y tomber et des moments forts.

Il serait dommage de ne pas lui donner une chance.

Gérard Noël

 

2 Mètres 74

Pièce de Martine Paillot.
Mise en scène : Frédéric Jacquot.
Direction d'acteurs : Philippe Chevallier.

Avec Élisa Birsel ou Leïla Tabaï, Nicolas Georges, Frédéric Jacquot.