WU-WEI

Grande Halle de la Villette
Avenue Jean Jaurès
75019 - Paris
01 40 03 75 75
Jusqu’au 13 juillet du mardi au samedi 20h30 sauf jeudi à 19h30

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Wu Wei

Wu-Wei signifie non-agir en chinois. Il se réfère à une partie de la philosophie taôiste de Lao-Tseu. Yoann Bourgeois s’est inspiré de cette idée singulière et tellement opposée à la philosophie volontariste occidentale pour créer ce spectacle. Il y recherche une sorte d’harmonie et d’écoute du monde et des êtres qui n’est pas passivité mais qui s’inscrit dans un respect des choses et des événements et une inscription dans le temps. Le temps, le silence, l’observation, voici les trois piliers qui forment l’ossature théorique de ce spectacle.

En fait il s’agit d’un album de voyage. Additionné d’un carnet de voyage sous forme de lettres lues par la chorégraphe Marie Fonte. Augmenté d’une partition musicale écrite par Vivaldi et interprété en live par le Balkan Baroque Band.

Les lettres sont censées avoir été écrites par Yoann Bourgeois lors de son séjour en Chine. Il y avait rencontré la troupe des artistes-acrobates de Dalian avec qui il a décidé de faire ce travail de création. Ils ont de 20 à 65 ans, comédiens, acrobates. Ils sont dix.

Sur le plateau, une bande de gazon frais sur laquelle ils vont évoluer : courir, jouer à des jeux enfantins, faire quelques acrobaties, quelques démonstrations de joute de bâtons etc.

Bref, une espèce de collage intellectuel qui veut faire dialoguer la simplicité des vies de ces artistes avec les grands événements de l’histoire, les impressions de voyage de Yoann Bourgeois et l’œuvre de Vivaldi. Mais aucun de ces éléments n’arrivent à s’accorder.

Pourtant les artistes chinois font preuve d’une virtuosité et d’une rigueur excellentes, les musiciens s’investissent vaillamment dans l’interprétation musicale, tous les moyens possibles sont à la disposition du spectacle.

Le propos et la création elle-même restent d’une superficialité frustrante. Une suite de clichés : les vélos, la grande muraille, Mao, la révolution culturelle etc. Rien n’étonne dans cette présentation, rien ne surprend. L’œil suit les évolutions des artistes qui tour à tour courent pour traverser dix fois de suite le plateau en tous sens, ou se figent, ou entament un ralenti puis se remettent à vivre sur un rythme normal, et encore une fois se figent formant des espèces d’arrêt sur image. Puis l’œil glisse à jardin où s’agite le Balkan Baroque.

On se dit que le spectacle doit être beaucoup plus surprenant vu des coulisses où la troupe d’artiste chinois doit sans aucun doute courir en tous sens pour passer d’un tableau à l’autre dans une réelle frénésie. Le vrai spectacle est effectivement ailleurs. Pas là, pas sur cette scène démesurée, dans cette salle pharaonique pour ce spectacle trop conventionnel, trop chétif.

 

Bruno Fougniès

 

 

Wu Wei

Argument Yoann Bourgeois & Marie Fonte,
Musique Les Quatre Saisons Antonio Vivaldi
Mise en scène et texte Yoann Bourgeois
Chorégraphie et collaboration artistique Marie Fonte
Direction musicale Jean-Christophe Frisch
Violon solo et collaboration artistique Sharman Plesner
Musique additionnelle Adieu ma concubine Film de Chen Kaige,
Assistante artistique Beatriz Acuña,
Costumes Anne Jonathan assistée de Emmanuelle Besson
Son Antoine Garry
Régie son Victor Severino
Lumières et régie générale Karim Houari, assisté de Léo Garnier

Avec

Artistes de Dalian
An Liming, Jiang Huimin, Sun Ruichen, Yu Ying Chun, Zhao Yimeng, Che Hu, Chen Jianhui, Qu Aiguo, Tan Zuoliang, Zhang Benchuan, Liu Yuanzhi

Musiciens du Balkan Baroque Band
Federica Bianchi Clavecin, Mircea Ionescu Violon, James Jennings Violon, Andrej Jovanic Théorbe, Zsombor Lazar Violoncelle, Arpad Szogyor Contrebasse, Vassilios Tsotsolis Alto