©Philippe Crochard
L'éternel féminin
Vanessa Hidden nous donne, dans un charmant numéro, une vision légère de la femme.
Elle interprète avec grâce, légèreté, esprit et beaucoup d'humour des chansons du début du siècle qu'avaient immortalisées Marie Dubas, Yvette Guilbert et Yvonne Printemps.
Des intermèdes écrits par Stéphane Ly-Cuong, également metteur en scène, décrivent une femme d'aujourd'hui que ne renieraient pas ces trois grandes dames.
C'est moderne et nostalgique en même temps, tendre et parfois cruel, bref, jouissif.
On se laisse porter par le charme de l'interprète, sa voix superbe, son jeu à la fois ingénu et pervers, la fausse naïveté des mots, la virtuosité du pianiste, Tristan Michel, la mise en scène précise dans sa sobriété.
Ce spectacle qui aurait pu être ringard fait passer un moment délicieux, hors du temps.
Il nous raconte l'éternel féminin, mais pas féministe, heureusement Vanessa Hidden met la distance nécessaire pour qu'on prenne au second degré la femme frivole décrite dans les chansons.
Elle fait une interprétation magnifique de « C'est la saison d'amour », comique de « Pédro », moqueuse de « Quand on vous aime comme ça », étourdissante du « Tango stupéfiant ».
Excellente comédienne, elle nous fait partager des moments inattendus, comme lorsqu'on la trouve couchée au sol à manger du Nutella !
Cette équipe parvient à créer un climat qui devrait ravir aussi bien les personnes d'un certain âge que les plus jeunes.
Saluons ici Michèle Tollemer qui ouvre son Atelier théâtre de Montmartre rue Coustou à ce spectacle parmi d'autres, elle qui défend avec acharnement une certaine idée de l'art, qui a rêvé et réalisé un lieu dédié à la création, se voulant comme elle le dit si bien « une patronne en résistance ».
Nicole Bourbon
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http://ateliertheatredemontmartre.ifrance.com/
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