SHREK LE MUSICAL

Casino de Paris
16, rue de Clichy
75009 Paris
08 926 98 926
Du mardi au samedi à 20h, dimanche à 15 h.

 

Shrek est un grand succès du cinéma d’animation puis de comédies musicales à Londres et à Broadway.

Nous le retrouvons à Paris dans une adaptation française de Stéphane Laporte mis en scène par Ned Grujic, (Frankeinstein Junior, Hairspray…)

L’équipe produite par LV Show relève à chaque fois le challenge de monter en France les succès anglo-saxons avec beaucoup moins de moyens ce qui  oblige à faire œuvre de création et non de copier à la lettre l’original.

La version française se présente comme un livre d’images, sorte d’album à dépliant, avec comme décor des toiles peintes dans la grande tradition française de l’opérette. C’est très bien réalisé et on en feuillette les pages avec plaisir.

Le parti pris de jouer la parodie à fond en exagérant à l’extrême le jeu des interprètes  nous rapproche plus du cartoon que du film d’animation et peut désarçonner, mais l’ensemble fonctionne et le public rit beaucoup. Il n’y avait qu’à voir la mine réjouie et émerveillée des enfants qui m’entouraient.

C’est ainsi que Nathalie Lhermitte compose une princesse Fiona caricature des princesses de dessins animés, mimiques et gestes démultipliés, Michel Lerousseau, un Shrek on ne peut plus  pataud, naïf et attendrissant,  Guillaume Beaujolais un Lord Farquaad désopilant et Julien Plantier un âne traînant la patte. Les seconds rôles sont travaillés dans la même optique avec par exemple un Julien Salvia, qui accentue  le côté pantin insupportable d’un  Pinocchio à la voix criarde.

Maquillages et costumes  eux sont de parfaites répliques de ceux du film  si ce n’est, toujours dans le même souci d’exagération,  que Shrek est en plus affublé d’énormes sourcils et l’âne de béquilles.

L’adaptation nous offre des répliques du tac au tac  avec nombre de références et clins d’œil, et a conservé l’inévitable côté pipi-caca avec un concours de pets et rots entre la princesse et Shrek qui a déclenché évidemment l’hilarité des enfants.

Mon seul regret est qu’on ne voit pas les musiciens qui jouent en coulisses, c’est dommage et les oreilles non averties pourraient croire à l’utilisation d’une bande son.

Mais l’ensemble est cohérent et se laisse voir avec plaisir à condition de ne pas vouloir absolument le comparer à l’original. Saluons plutôt le travail accompli par une équipe enthousiaste qui nous a de surcroit offert avec fougue lors des  rappels une version tout à fait réjouissante du célèbre « I ‘m A Believer ».

 

Nicole Bourbon

 

 Shrek le musical

de David Lindsay-Abaire et Jeanine Tesori
Mise en scène : Ned Grujic
Adaptation : Stéphane Laporte
Chorégraphie : Philippe Bonhommeau
Lumières : Antonio de Carvalho
Décors et costumes : Luisa Spinatelli

Avec : Michel Lerousseau (Shrek), Nathalie Lhermitte (Fiona), Julien Plantier (l'Âne), Guillaume Beaujolais (Lord Farquaad), Fred Colas (Roi Harold, petit cochon, garde, manipulateur marionnette), Sophie Boucheron (maman ours, maman Shrek), Mathilde Libbrecht (la Fée, habitante de Duloc, souris aveugle, petit rat), Maureen Diot (Petit Biscuit, l'Elfe, Fiona adolescente), Benjamin Conil (Peter Pan), Tess Hédreville (la Dragonne, Vilain Petit Canard), Gregory Amsis (Grand Méchant Loup, Thélonius, garde), Bastien Jacquemart (le Lapin Blanc, chevalier, joueur de flûte de Hamelin, nain Grincheux), Charlotte Hervieux (Fiona enfant, bébé ours, souri aveugle), Fabrice Pochic (Petit cochon, homme du peuple, homme Duloc, manipulateur marionnette, rat homme), Alexandre Bernot (Capitaine de la garde, villageois, chevalier, évêque), David Koenig (papa Shrek, papa Ours, garde, chevalier), Ludovic-Alexandre Vidal (Petit cochon, manipulateur marionnettes), Julien Salvia (Pinocchio, garde, chevalier), Lucie Riedinger (la Reine Lillian, la Sorcière).