SHAKE

Déjà jouée au centre d’animation les Halles le Marais les 8 et 9 décembre, la pièce sera au Vingtième Théâtre, 7 rue des Plâtrières 75020 PARIS le 21 février 2012

Et les 13 , 15 et 16 décembre 2011

à L’Espace Beaujon, 208 Fg Saint-Honoré, 75008 PARIS

Réservation 01 43 66 01 13             thelastbaguette@gmail.com  

C’est un étrange objet, un ovni théâtral que ce « Shake », lointainement inspiré des oeuvres du grand Will et présenté par la Cie The Last Baguette. Qu’on en juge : une bande de comédiens, mimes, danseurs, … six en tout, garçons et filles à parité égale, avec des parcours différents. Et ils jouent. Ils jouent dans tous les sens du terme, jouent comme des enfants, se chamaillent, ratent un effet pour mieux en créer un autre, et jouent du Shakespeare, bien sûr. Ce qui pourrait sembler, au début, un grand n’importe quoi ou du café-théâtre à effets, ne l’est évidemment pas : il y a de la construction, là-dessous, du travail, qui se manifeste peu à peu. On apprécie ainsi l’aisance, la bonhomie de Jérôme Vingadassalom et l’autorité de Sidney Robb : après tout, ne joue-t-elle pas, entre autres, un rôle de metteuse en scène qui intervient à plusieurs reprises en tant que telle dans le spectacle ? Saluons l’exubérance de Susana Alcantud, en vamp andalouse. Dans ce mélange d’accents et d’origines, signalons aussi le Suisse Adrien Gygax, barbu flegmatique capable du plus pur délire, l’Anglais Tristan Green (qui porte bien la moustache) et la Québécoise de l’équipe, à savoir Tamara V. Bousquet. Parfaite, elle aussi.

Dans un décor habile et transformable, les personnages se démultiplient. Que retenir de cet enchaînement de scènes, parfois presque des sketches, où les coups pleuvent et les pantalons tombent ?  Que le théâtre se nourrit du théâtre et que, face à des spectateurs, on peut se livrer au plaisir de la citation ou de la parodie. C’est un subtil agencement, jouer le début d’une scène et casser ensuite le sérieux en amenant une chute (au sens propre parfois) ou une sortie, voire un pied de nez. Auparavant, nous aurons eu droit à des présentations solennelles (autant que fantaisistes) et l’amorce de ce qui va être le morceau de bravoure de la pièce, à savoir les amours de Pyrame et Thisbée, dans « Le songe d’une nuit d’été ».

L’originalité, bien sûr, est que dans cette dernière pièce, il s’agit déjà de théâtre dans le théâtre. L’effet miroir fonctionne à plein, ce qui n’empêche pas nos comédiens et comédiennes de retomber diaboliquement sur leurs pieds. La direction de Aitor Basauri est ici déterminante : c’est lui qui les a réunis, les a fait travailler avec efficacité et rigueur. Il leur permet de s’éclater sur un morceau revisité de « West Side Story », de jouer avec des ombres chinoises (qui n’aimerait pas ?) ou encore de souffler musicalement dans des bouteilles.

Il fallait le faire, ils l’ont fait, …bravo !

 

Gérard NOEL

 

The Last Baguette

Il s'agit d'un groupe farfelu réunissant des artistes internationaux ayant joué au sein de compagnies renommées, notamment pour Teatro Malandro (Suisse), Le Cirque du Soleil (Québec, Canada) et Clown sans frontières. Les membres se sont tous connus alors qu'ils fréquentaient à Paris les écoles Philippe Gaulier et Jacques Lecoq. Ils sont originaires du Québec, de la Suisse, du Royaume-Uni et de l'Espagne.

En savoir plus