SALUT LES COPAINS |
Aux Folies Bergères Pour tous ceux qui étaient ados dans les années 60, il suffit de prononcer ces trois mots et les souvenirs se ramassent à la pelle. 17 heures, on rentre du lycée et on fait ses devoirs, le transistor posé sur le bureau, à l'écoute du hit-parade. Et c'est tout le talent de l'équipe de ce spectacle musical d'avoir su retracer cette époque mais dans un ton très actuel qui ne le rend absolument pas ringard et qui devrait séduire autant les jeunes spectateurs que ceux qui ont vécu cette période. Le livret, écrit par Pascal Fornéri – qui n'est autre que le fils de Dick Rivers – et les dialogues de Stéphane Laporte et Agnès Boury, nous racontent l'histoire de six jeunes gens, Catherine (Fanny Fourquez), Michel (Flo Malley), Annie (Anaïs Delva), Jacques (Grégory Deck), Nicole (Marie Facundo) et Pierre (Alexandre Faitrouni), chacun très caractéristique de l'époque, avec le désir de vivre une autre vie que celle de leurs parents pour certains, un esprit contestataire pour d'autres, tandis que d'autres encore paraissent plus raisonnables prêts à vivre un destin tracé d'avance. S'y ajoutent deux autres personnages : Le maître d'œuvre, l'Idole, sorte de condensé de toutes les vedettes de l'époque, incarné avec énormément de charisme et de talent par Vincent Heden. Cerise sur le gâteau, il possède une extraordinaire voix de ténor léger qui en rend l'écoute vraiment très agréable.Tout pour devenir une idole à son tour. Et enfin, Roger (Laurent Paolini) le publicitaire qui a su capter les prémisses de la société de consommation. Tous, outre leurs très belles voix – oserais-je dire qu'elles sont supérieures aux originaux ? – font preuve d'une fougue, d'un dynamisme et d'un talent certains, qu'ils jouent la comédie, chantent ou dansent. On se retrouve plongé dans l'ambiance de ces années-là avec les scopitones, le juke-box dans le café lieu de rendez-vous, les caves ou garages des parents où on gratouille la guitare en rêvant de monter un groupe à son tour, la chambre de jeune fille avec les photos des idoles au mur, avec en toile de fond la montée des contestations et tout un changement de société qui s'amorce. C'est aussi l'occasion de revivre toute une période musicale de 62 à 68, si riche qu'elle inspire encore les artistes d'aujourd'hui, de l'avènement des yéyés à la chanson plus engagée en passant par l'arrivée de la musique anglosaxonne. Belle réalisation de l'arrangeur, David Berlan, qui arrive à moderniser l'ensemble des morceaux sans les dénaturer. (Superbe adaptation chorale de « T'en va pas comme ça » par exemple.) L'ambiance est chaude dans la salle, on y danse même le twist, et c'est une immense ovation méritée qui salue le travail formidable accompli. Sans fausse note. Belle occasion de revivre leur jeunesse pour ceux qui ont vécu cette époque et pour les autres, de la découvrir – peut-être avec un brin d'envie tant y transpirent la joie de vivre, l'enthousiasme et l'espoir de toute une génération –.
Nicole Bourbon
Salut les copains De Pascal Forneri Avec :
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