Théâtre Trévise
14 rue de Trévise
75009 PARIS
06 64 95 97 25

Jusqu’au 31 décembre 2016
Du mercredi au samedi à 21h30

 

Molly, la quarantaine, est malvoyante depuis qu’elle était bébé, mais, soutenue par une famille aimante, finalement heureuse. Mariée depuis peu, son époux l’encourage à se faire opérer par un professeur de grand renom, afin qu’elle puisse enfin retrouver la vue. Malgré la réussite de l’opération, Molly a du mal à intégrer et accepter la vision communément réelle des choses qui l’entourent.

L’impact psychologique de la découverte ou redécouverte d’un nouveau sens est un sujet riche et intéressant. Certes, la pièce a le mérite de soulever le problème et le débat. Cependant ici, l’adaptation et la mise en scène se bornent à l’exposition clinique d’aspects techniques et/ou superficiels. L’ambiance est froide, saccadée, très décousue. Le jeu consiste en grande partie à déplacer une multitude de bouteilles vides en long et en large transversalement sur la scène. La comédienne, qui a aucun moment ne fait penser à une personne malvoyante (probablement un parti pris), garde le sourire dans ses déclamations lyriques du début à la fin, ce qui est peut-être sympathique, mais en tout cas pas touchant.

Le son du piano à queue est fort plaisant, le pianiste assure, et les deux autres comédiens / chanteurs ont de superbes voix. Les chansons sont bien en anglais, même si par moments nous avons l’impression d’assister à une opérette allemande.

En fin de compte, l’individualisme affiché ne fonctionne pas. Plus de chaleur, de fragilité, de souplesse, d’échanges et d’écoute, apporteraient sans doute plus de crédibilité et d’efficacité à l’ensemble.

Luana Kim

 

Molly S.

D’après Molly Sweeney de Brian Friel
Traduction : Alain Delahaye
Adaptation et mise en scène : Julie Brochen

Avec : Julie Brochen, Olivier Dumait, Ronan Nédélec, Nikola Takov (piano)