MADEMOISELLE MAYA – EN UT INTÉGRAL

Théâtre Le Proscenium 
2, passage du bureau (angle du 170 rue de Charonne)
75011 Paris
01 40 09 06 77

Jusqu’au 30 avril
Le jeudi à 21h15

 

Mademoiselle Maya – En ut intégral loupe

Photo Claude Bourbon

Mademoiselle Maya vit au XIXème siècle. Mademoiselle Maya est naïve, candide. Mademoiselle Maya a de nombreux amis qui lui écrivent des lettres enflammées, des amis qui se nomment outre Feydeau dont l’ombre plane sur le spectacle, Maupassant, Hugo, Daudet, Verlaine, Zola, excusez du peu. Mademoiselle Maya chante également, de cette voix haut perchée des divas de l’époque, style Juliette Méaly créatrice de Frou-Frou et autres Yvette Guilbert qui ont fait le succès des cafés concerts.

Drapée dans une superbe robe à faux cul, Mademoiselle Maya arpente la scène avec une joie sauvage et une grâce mutine, mêlant entrechats et galipettes, tournoyant comme une folle, agitant en tous sens un drapeau tricolore pour une chanson patriotique, ou s’effondrant dans un fauteuil, en proie à ses souvenirs. Mademoiselle Maya manie comme personne l’art du sous-entendu qui enchante le mâle émoustillé. Mademoiselle Maya est un condensé de la Belle Époque, ces années qui restent dans nos esprits comme joyeuses et insouciantes, avec des airs de paradis perdu.

Mademoiselle Maya c’est Charlotte Grenat. Non seulement chanteuse et comédienne, elle a écrit les textes des chansons et des prétendues lettres des illustres auteurs, tellement bien imitées qu’on s’y trompe et qu’il faut un moment pour réaliser que non, ce ne sont pas Maupassant, Daudet ou Hugo qui ont posé leurs plumes sur ces missives enflammées. C’est véritablement bluffant.

Les musiques signées Jean-François Varlet sont de la même veine, tellement ressemblantes aux musiques des chansons de l’époque qu’on les croirait authentiques, retrouvées au fond d’on ne sait quelle malle d’un grenier de grand-mère.

Le doute s’installe lorsque Mademoiselle Maya cite les noms des supposés auteurs et compositeurs de ce qu’elle va interpréter, noms où la fantaisie débridée de Mademoiselle Charlotte Grenat s’est donnée libre cours.

Mademoiselle Maya est accompagnée au piano, un piano joliment juponné de rose en accord avec le décor, succinct mais suffisant pour créer l’ambiance, par Zofia Rieger, dont elle se plaît à écorcher régulièrement le nom, n’hésitant pas à le transformer en Pizza voire Coryza, en accord avec le thème de la chanson. Mais Zofia n’est pas seulement une excellente pianiste, elle est également comédienne et fait partie intégrante du spectacle, rebondissant même avec à propos à des événements imprévus !

Si vous avez envie d’une plongée dans le passé pour échapper un instant à notre époque tristounette, courez au Proscenium un de ces jeudis (jusqu’au 30 avril). Une salle décidément à soutenir et qui s’affirme de plus en plus depuis sa réouverture en octobre comme un soutien incontournable à la nouvelle création avec une programmation des plus variées. C’est facile d’accès, à deux pas du métro Alexandre Dumas, niché dans un petit passage, le passage du bureau, ouvrant sur la rue de Charonne où malheureusement rien ne l’indique encore aux regards des passants.

Nicole Bourbon

 

Mademoiselle Maya – En ut intégral

Auteur : Charlotte Grenat
Compositeur: Jean-François Varlet
Mise en scène : Charlotte Grenat

Artistes : Charlotte Grenat, Zofia Rieger (piano)

 

Mis en ligne le 27 mars 2015

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