Photo Bruno Autin

Voici l'histoire d'un groupe de trois chansonniers sur le déclin, des galériens de la scène forcés de se produire dans les fêtes communales et les maisons de retraite, des Frères Jacques réincarnés au 21ième siècle comme des antiquités tombées en plein règne de la musique techno et des american songs. Bref, des has-been au répertoire poussiéreux, limite ringard qui décident de mettre fin à cette chute vertigineuse cherchant un second souffle susceptible de les faire sortir de l'ornière et des quolibets du public.

Côté scène, côté loge et dans toutes les péripéties quotidiennes des tournées, nous allons suivre cette bande loufoque dans sa course délirante vers le succès. Celui-ci prend la forme d'une nouvelle recrue, encore plus ringarde que les trois autres (un rocker à la mode Dick Rivers) qui va les inscrire à un concours international se déroulant à Marrakech. Le hic ? Ce concours est réservé aux girls bands. Ils vont tenter leur chance, déguisés en femme.

Parsemé de clin d'œil complice avec des films comme « Certains l'aiment chaud » ou « Victor, Victoria », le spectacle nous emporte dans les scènes burlesques du travestissement jusqu'à la représentation finale.

Scènes de répétitions, crises et quiproquos alternent avec des numéros à paillettes que les quatre chanteurs/comédiens, accompagnés en live par un piano, interprètent avec classe et ironie. Des medleys détonnant et étonnants comme ce morceau mélangeant le « Déshabillez-moi » de Juliette Greco et « Fever » de Peggy Lee.

Bref, un spectacle énergisant à l'humour burlesque qui peut rappeler parfois l'esprit du splendide dans le choix des personnages moitié potaches, moitié ratés, mais prêts à tout pour s'en sortir. Un bain d'innocence et de fantaisie qui, malgré quelques longueurs et un comique à répétition parfois trop employé, amuse et rafraîchit l'esprit.

 

Bruno Fougniès

 

 

Les gaufrettes

Texte et mise en scène : Hervé Bernard Omnes

Avec François Borand, Hervé Bernard Omnes, Frederic Chevaux, Alexis Degay

Et au piano : François Debaecker ou Sébastien Ménard.