Les voilà réunis une dernière fois, ces quatre clowns irrésistibles, ces musiciens virtuoses, ces chanteurs incroyables, ces comédiens hors pair.

Bravant pannes électriques et débuts d'incendie, ils nous emmènent tambour battant de situations inattendues en enchaînements improbables au-travers de trente cinq ans de carrière pour un tour du monde et des genres des plus réjouissants.

Capables de jouer avec un peigne en guise d'archet ou à plusieurs sur un même instrument, voire de jongler avec des violons, ils mêlent joyeusement et avec quel talent morceaux classiques et rock and roll, rengaines populaires ou folkloriques, morceaux archi connus et compositions originales.

Et cela ne les empêche pas de nous cueillir soudainement par des réalisations d'une grande poésie, des superbes utilisations de jeux d'ombres, de chants d'une beauté absolue grâce à l'incroyable voix de haute-contre du violoncelliste-contrebassiste Jean-Yves Lacombe ou la tessiture impressionnante de Jean-Claude Camors.

C'est drôle et émouvant, loufoque et sensible, délirant et tendre, mené de main de maître par le metteur en scène Alain Sachs qui connaît la musique et ne nous laisse pas le temps de souffler alternant les séquences sans que l'on sente la moindre césure, passant d'un univers à un autre dans un bouillonnement, une inventivité, un foisonnement stupéfiants dans un crescendo qui se termine en véritable feu d'artifice sous l'ovation tumultueuse d'un public époustouflé, conquis par ce véritable hymne à la joie, et qui sera récompensé par plusieurs rappels pleins de surprises dont un mémorable karaoké.

Et si on les quitte heureux on ne peut empêcher un pincement au cœur à l'idée qu'on les voit pour la dernière fois puisqu'ils ont décidé de tirer leur révérence. Avec panache.

Nicole Bourbon

 

Le quatuor, bouquet final

Avec Jean-Claude Camors, Laurent Vercambre, Pierre Ganem, Jean-Yves Lacombe
Mise en scène  Alain Sachs
Lumières  Philippe Quillet