Le Passage vers les Étoiles
17 cité Joly
75011 PARIS
01 43 38 83 45

Jusqu’au 5 mars
Le samedi à 16h00

 

 

« Madame Choufleuri restera chez elle »… Ainsi, afin de lui rendre visite, nous devons emprunter le passage obligatoire par la scène, une visite préalable pour une mise en ambiance très efficace. Nous sourions d’emblée en intégrant l’univers loufoque des personnages hors-normes de cette opérette revisitée. C’est un peu la petite boutique des horreurs qui appartiendrait à la famille Adams… un remake « live » très réussi sous forme de comédie musicale déjantée mise au goût du jour, mais dans le parfait respect de l’esprit d’Offenbach.

La veuve Choufleuri, dont le mari est mort à la chasse, se languit et n’a plus qu’un désir, celui de recevoir chez elle les people et d’être reconnue comme faisant partie de la « haute ». Pour ce faire, elle décide d’organiser une soirée exceptionnelle à son domicile, lors de laquelle de prestigieux chanteurs lyriques sont censés présenter un spectacle privé de bel canto. Mais finalement Pagny, Bartoli et la Callas ne viendront pas (et pour cause…). Or, la fille de la veuve, Ernestine, a un amoureux musicien, Babylas. Elle va alors profiter de la situation pour enfin faire accepter ce dernier par sa mère, réticente. Petermann, le domestique belge, lent et maladroit, annonce l’arrivée imminente des invités. Comme il n’y a plus qu’une solution pour sauver la situation et le renom de la famille  a l’ultimo minuto, Ernestine prétendra être Cecilia Bartoli, Babylas sera Florent Pagny et madame Choufleuri la Callas…

Pour couronner le tout, il y a surtout la tête parlante du trophée caribou, qui observe et commente, et fait aussi office d’horloge et de sonnerie retentissante. C’est bouffe, burlesque, hilarant, les comédiens sont succulents. La veuve Choufleri (Ornella Petit) a une présence incroyable, elle est merveilleusement désopilante. C’est un véritable show à elle seule, chacun de ses gestes, chacun de ses regards, sont la source des rires d’un public définitivement conquis. Sa voix alto complète harmonieusement celle de soprano de sa fille. Justement, Ernestine (Romane Coumes) est totalement irrésistible en poupée sucrée et nous fait fondre avec sa coiffure étonnante, telle une barbe à papa prête à se faire croquer ! D’autant qu’elle chante très bien, et avec son interprétation et ses trémolos, nous l’imaginerions même reine de la nuit dans la Flûte Enchantée... Son fiancé (Alexandre Bussereau) n’est pas en reste. D’ailleurs, le domestique (Renaud Gallissian) le couple d’invités (Raphaëlle Arnaud et Anthony Fernandes), le caribou animé (Quentin Wasteels), la pianiste qui les accompagne en jouant le jeu à fond, ils sont tous excellents et parfaitement synchronisés, ce qui fait de ce spectacle un vrai bonheur. La mise en scène est judicieuse, les décors, les costumes, maquillage et coiffures sont au top pour créer l’atmosphère. Alors courez-y sans perdre une seconde, cette troupe de la Veuve Choufleuri est à l’image même de la pétillance parisienne, festive et joyeuse !

Luana Kim

 

La Veuve Choufleuri

De : Jacques Offenbach

Mise en scène et adaptation : Alexandre Bussereau & Romane Coumes

Avec : Raphaëlle Arnaud, Alexandre Bussereau, Romane Coumes, Anthony Fernandes, Renaud Gallissian, Manon Kathy Harrys, Ornella Petit, Amélie Saimpont, Quentin Wasteels

Au piano : Ayana Fuentes Uno ou Gaël Rouxel