KISS ME KATE
Théâtre du Châtelet
1 Place du Châtelet
75001 Paris
01 40 28 28 40
Jusqu’au 12 février
Du mardi au samedi à 20h00
Matinées samedi à 15h00 et dimanche à 16h00
Quand la comédie musicale, la vraie, pas les ersatz trop souvent à la mode, rencontre la comédie de boulevard, mon Dieu quel plaisir !
Plaisir oui, de deux heures trente menées de main de maître par un Lee Blakeley inspiré et une troupe virtuose.
Plaisir des yeux avec un décor somptueux qui présente à la fois une scène de théâtre et ses coulisses plus une petite incursion au début de l’acte II sur les toits où la troupe se rafraîchit pendant l’entracte, car vous l’avez compris, le thème qui sous tend toute l’action est celui souvent utilisé du théâtre dans le théâtre, les problèmes des comédiens interférant avec le spectacle qu’ils jouent, en l’occurrence, La mégère apprivoisée. Un décor fabuleux avec des jeux de néons, qui se permettent même un jeu de mots entre Theater et Heater, des escaliers, des niveaux multiples, un plateau tournant.
Plaisir des yeux également avec des costumes véritablement somptueux, très colorés et chatoyants, une ode au cinéma des années 40 et une mode qui savait si bien mettre les femmes en valeur, avec bustiers pigeonnants, taille serrée et jupes en corolle juponnées. Un régal !
Et plaisir bien sûr des oreilles, comment pourrait-il en être autrement avec une musique de Cole Porter dont David Charles Abell directeur musical a pu retrouver au prix d’un travail acharné toutes les orchestrations d’origine subtilement interprétées par l’orchestre de chambre de Paris.
Christine Biffle m’a véritablement enchanté dans les rôles de Kate et Lili, voix exceptionnelle tirant même parfois la comédie musicale vers l’opéra et vraie « mégère » qui vitupère joyeusement.
Francesca Jackson est tout aussi remarquable dans les personnages de Bianca et Loïs Lane (clin d’œil de Cole Porter à Superman ?), belle interprétation entre autres du très coquin « Always True To You » ainsi que David Pittsinger admirable Fred et Petruchio, à la belle voix grave.
Le reste de la distribution est à l’avenant, nous offrant souvent de beaux numéros et des ballets enthousiasmants : Martyn Ellis et Daniel Robinson, hilarants dans leurs rôles de gangster transformés en Laurel et Hardy façon « The Devil’s Brothers », jeu fantaisiste et débridé de « Brush Up Your Shakespeare », Alan Burkitt dans un numéro de claquettes de haut vol, ou encore Fela Lufadeju qui mène l’ensemble de la troupe dans un très acrobatique et énergique « Too Darn Hot » au lever de rideau de l’acte II, d’ailleurs chaleureusement et longuement applaudi.
Nicole Bourbon
Kiss me Kate
Direction musicale : David Charles Abell
Mise en scène : Lee Blakeley
Orchestre : Orchestre de chambre de Paris
Avec :
Lilli Vanessi / Katharine : Christine Buffle
Fred Graham / Petruchio : David Pittsinger
Lois Lane / Bianca : Francesca Jackson
Bill Calhoun / Lucentio : Alan Burkitt
Hattie : Jasmine Roy
Paul : Fela Lufadeju
First Man (Gunman) : Martyn Ellis
Second Man (Gunman) : Daniel Robinson
Gremio : Jack Harrison-Cooper
Hortensio : Thierry Picaut
Harry Trevor / Baptista : Joe Sheridan
Ralph (Stage Manager) / Nathaniel : Damian Thantrey
Stage Doorman / Haberdasher : Franck Vincent
Cab driver : Thomas Boutilier
Gregory - Dance Captain : Ryan-Lee Seager
Phillip : Sean Lopeman
Harrison Howell : John Paval
Décors : Charles Edwards
Costumes : Brigitte Reiffenstuel
Chorégraphie : Nick Winston
Lumière : Emma Chapman
Sound design : Stéphane Oskeritzian
Mis en ligne le 4 février 2016