EN FILIGRANE

Théâtre du Ranelagh
5 rue des Vignes
75016 PARIS
01 42 88 64 44 

Jusqu’au 10 avril
du mardi au samedi à 21 heures.

 

En filigrane loupeCrédit photo : ©  Ben dumas

Voici la rencontre étonnante entre la musique classique et la danse hip-hop. Mais aussi entre un instrument d’orchestre symphonique et d’un corps, entre une musicienne au sommet de son art et un danseur en pleine maîtrise de son expression… la rencontre entre une femme et un homme.

Tout se croise et s’exaspère dans ce spectacle.

L’archet qui frotte la corde semble faire vibrer les bras et la poitrine du danseur. Il y a un constant fil tendu entre les deux interprètes de ce spectacle unique. Une inter-réaction totale qui crée une chorégraphie aérienne et sensuelle, charnelle, où les corps s’imbriquent, se nouent, se portent et glissent l’un à la suite de l’autre.

En sous-texte, une sorte de poursuite amoureuse. Un désir d’harmonie, de corps à corps.

La femme, Ophélie Gaillard, est si fluette derrière un violoncelle accroché à elle comme une extension, si pâle, diaphane, fragile. L’homme, Ibrahim Sissoko, est taillé comme une statue antique, il paraît gigantesque face à elle, il incarne la force autant que la grâce, et sa peau noire resplendit d’une sensualité violente.

Tout est contraste : masculin/féminin, noir/blanche, classique/moderne, musique/danse. Et tout est transport de l’un à l’autre dans une quête sans cesse renouvelée. Et puis tout s’inverse soudain, la puissance d’Ibrahim Sissoko devient fragiles volutes, tandis que de l’instrument d’Ophélie Gaillard s’échappent des mélodies de ballades africaines…

On passe ainsi de moments d’une beauté poignante dans les lumières de Jean-Marc François et Idalio Guerreiro qui s’attardent à faire jaillir et se répondre les matières : corps et bois du violoncelle de Francesco Goffriller datant de 1737.

Et l’on s’évade en sourire et rire quand les deux interprètes jouent derrière un écran avec les projections de Julien Tarride, faisant de leurs ombres chinoises les acteurs de pantomimes chaplinesques.

Ophélie Gaillard sort un album le 7 avril prochain, “Alvorada”, où vous retrouverez les sonorités d’Amérique du sud (Piazzolla notamment…).

Bruno Fougniès

 

En filigrane

Chorégraphie et mise en scène Ibrahim Sissoko
Arrangements musicaux Ophélie Gaillard et Ibrahim Sissoko
Création lumières Jean-Marc François et Idalio Guerreiro
Costumes Jackie Tadeoni
Plasticien et concepteur multimédia Julien Tarride et IAPS
Direction des interprètes Charles Gonzalès

Avec : Ophélie Gaillard et Ibrahim Sissoko

Mis en ligne le 15 mars 2015

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