ÉLOGE DE L’IMPERFECTION

L'Auguste Théâtre 
6 Impasse Lamier
75011 Paris
01 48 78 06 68

Les 8, 9 et 14 février à 20h00,
10, 11 février à 19h00 le 12 février à 17h30

 

Éloge de l’imperfection loupe 

Luc Boltanski (né en 1940) est un sociologue. Il y a, selon lui, plusieurs moyens d’être « grand ». C’est en s’inspirant de l’une de ses interventions (dans un film documentaire) que Jacynthe Lamon a conçu et écrit ce spectacle. Sur le papier, tout va bien : on suit à peu près, on comprend les motivations de Lisa, le personnage principal. Elle doute, elle voudrait être parfaite et l’analyse, cette auto-analyse, si préjudiciable à tant d’artistes, la bloque. Elle choisit de faire appel à une autre artiste, rompue, elle, à la scène mais qui, justement, y a peut-être laissé… son authenticité. Car tout est là : être ou ne pas être vraie ? Pour une première pièce, on s’accordera à dire que le propos est ambitieux. Surtout comment faire pour ne pas dire les choses, mais les laisser percevoir à travers un spectacle fait, normalement, d’imaginaire et d’émotions ?

Disons-le, tout n’est pas limpide. Certaines séquences, comme celle où le côté technique (vocal ou musical) donne lieu à des digressions qui n’en finissent pas dépassent, probablement, les spectateurs. Le personnage de l’ami-confident-pianiste, est sous-utilisé. On aurait aimé plus de travail sur ce personnage, plus de complexité et que, surtout, puisqu’il est mime, le comédien-musicien puisse davantage s’exprimer.

Le personnage de l’autre chanteuse (sorte de double de Lisa) ne manque pas, bien sûr, de qualités. Mais elle se met à douter, elle-même, à la fin.

Le thème doit interpeller Jacynthe Lamon, qui y a mis, bien sûr, toute son âme. Mais là encore, il faut se méfier de la sincérité au théâtre, art du jeu par excellence. N’a-t-on pas écrit, quelque part, que c’est quand un comédien compose le plus qu’il est le plus vrai ?

Reste la qualité musicale de l’ensemble. Jeu brillant du partenaire, Javier Lester Abalsamo.  Jacynthe  Lamon est douée. Son personnage est chaleureux et émouvant, ses talents de comédienne/chanteuse tout à fait convaincants.

Gérard Noël

 

Éloge de l’imperfection

Écriture et jeu : Jacynthe Lamon.
Avec aussi : Javier Lester Abalsamo.

Mise en scène : Éléonore Dyl.
Collaboration à la mise en scène : Sophie Kasser.
Musique et composition : Jacynthe Lamon et David Anguera.
Chorégraphie : Julia Ledl.
Scénographie : Gilles Vuissoz.
Costumes : Magueline Preciado Mosquera.

 

Mis en ligne le 12 février 2017