Théâtre de l'Aktéon
11 rue du Général Blaise
75011 Paris
01 43 38 74 62

Jusqu’au 22 Mars 2018
Mercredi et Jeudi à 20h

 

 

« Moi, moi, moi, moi, moi, je n’aime que moi… », égrène la Diva pour se chauffer la voix en lever de rideau. À ses côtés, un pianiste qui est aussi son psy ou vice-versa, peu importe cela fonctionne dans les deux sens. Et de vocalises narcissiques en chants lyriques émaillés de confidences, une musicothérapie qui va révéler des failles que la « chianteuse », comme l’appelait son ex-mari, combat avec vigueur. Son passé, parlons-en, c’est la clé de voute de sa présence sur scène, sa vie de mère, de ménagère et surtout d’épouse d’artiste toujours en tournée qu’elle passait son temps à attendre, un pianiste… mal qu’elle soigne avec un psyaniste, soit la méthode du mal par le mal ! Et Céline (car c’est d’elle qu’il s’agit et elle ne s’en cache pas) n’a pas un tempérament à attendre. Il n’est qu’à la voir chanter et interpréter les grands airs (mention spéciale à Youkali de Kurt Weill) pour ressentir la flamme et l’énergie qui animent cette belle femme passionnée et solaire. Quelque part une source jaillissante, contenue trop longtemps et qui explose. Forcément, il y a des débordements et comme elle est très généreuse, elle peut tomber parfois dans l’excès. Trop familière, trop excentrique, trop grimaçante, trop agitée… Alors que la sobriété (chez elle, ce ne sera jamais austère) qu’elle adopte lorsqu’elle évoque son père disparu lui va si bien. Une sincérité que l’on ressent et qu’elle ne parvient pas à masquer derrière des artifices de jeux. Idem pour la petite Cantate de Barbara qu’elle joue seule au piano tandis que son pianiste s’allonge sur le fameux divan. Clin d’œil astucieux !

Au final, un spectacle agréable dans un petit théâtre charmant, avec une belle complicité entre les deux protagonistes, qui gagnerait en intensité si Céline osait ôter les masques derrière lesquels elle se cache parfois.

Patricia Lacan-Martin

 

Diva sur divan

Texte et Chant : Céline Bognini

Piano : Patrick Laviosa

Mise en scène : Jean-Philippe Bêche