CABARET BORIS VIAN
Studio de la Comédie de la Comédie française
Galerie du Carrousel du Louvre
Place de la Pyramide inversée
99 rue de Rivoli
Paris 1er
01 44 58 98 58
Jusqu'au 30 juin 2013
Du mercredi au dimanche à 18h30
On mesure chaque jour un peu plus quel artiste exceptionnel a été Boris Vian. Romancier, parolier, musicien, poète, ingénieur, il a laissé une uvre considérable écrite en très peu de temps puisqu'il mourut à 39 ans.
La Comédie-Française propose jusqu'à fin juin un Cabaret Boris Vian qui est un des plus beaux hommages qui lui soit rendu.
Vingt-quatre textes ont été sélectionnés qui reflètent parfaitement la variété de son inspiration.
Et comme on est à la Comédie Française, quand même, chacun est mis en scène et interprété avec un soin méticuleux, une précision d'orfèvre, une âme enfin qui reflètent on ne peut mieux les intentions de l'auteur, d'un comique assuré et fantaisiste, grave et léger, ou empreint d'un humour désespéré. Cela nous raconte la vie et la mort, ça nous présente toute une galerie de personnages hauts en couleur que tous interprètent avec cur et passion, et c'est tout un univers qu'ils arrivent à recréer sans artifice aucun, ni décors tapageurs, mais simplement eux et leur talent.
C'est l'excellente Véronique Vella, capable de nous faire rire avec un « Mozart c'est nous » sur la célèbre Marche turque qu'elle entonne avec une virtuosité époustouflante, et peu après de de nous émouvoir aux larmes avec une interprétation remarquable de « Je ne veux pas crever » à donner le frisson.
C'est Cécile Brune, échappée de Phèdre qu'elle joue en même temps, exceptionnelle dans « Une bonne paire de claques » qui va crescendo, c'est Françoise Gillard inénarrable avec ses airs de Titi parisien dans « Fais-moi mal Johnny » et c'est aussi Elsa Lepoivre, qui joue également Phèdre, dans une tendre évocation de « Barcelone » ou dans un duo extrêmement travaillé de la célèbre « Complainte du Progrès » en compagnie de Stéphane Varupenne que l'on a pu aussi admirer dans une mise en scène très imaginative de « J' suis snob ».
Ajoutez-y les numéros d'ensemble, comme le « Rock and Roll Mops » qui ouvre le spectacle sur un train d'enfer, ou « La cantate des boîtes » ou « La java des bombes atomiques » sur des arrangements parfaitement au point.
Il faut vraiment saluer le travail remarquable de Serge Bagdassarian et de tous ses compagnons qui prouvent qu'ils savent fort bien chanter mais en en y ajoutant la dimension supplémentaire de comédiens confirmés.
Sans oublier les 5 musiciens virtuoses qui les accompagnent dans une atmosphère très swing.
Un excellent début de soirée des plus réjouissants.
Nicole Bourbon
Cabaret Boris Vian
Direction artistique : Serge Bagdassarian
Direction musicale : Benoit Urbain
Avec :
Véronique Vella
Cécile Brune
Florence Viala
Françoise Gillard
Elsa Lepoivre
Serge Bagdassarian
Stéphane Varupenne
Jérémy Lopez
Et les musiciens :
Pianiste, accordéoniste : Benoit Urbain
Saxophoniste, clarinettiste, violoniste : Philippe Briegh
Violoncelliste : Florence Hennequin
Guitariste : Hervé Legeay
Tromboniste : Stéphane Varupenne
Scénographie et lumières : Eric Dumas