Apollo Théâtre
18, rue du faubourg du temple 
75011 Paris 
01 43 38 23 26

Jusqu’au 26 octobre à 20h30

 

 

L’évocation commence avec un extrait du « Grand échiquier » du regretté Jacques Chancel. Brassens y chante, entouré d’amis, dont Raymond Devos et Lino Ventura. Puis l’écran s’éteint et la salle s’illumine sur une joyeuse « banda », la compagnie des Enjoliveurs. Et c’est parti. C’est parti pour un spectacle hommage, à la fois foutraque et joyeux.

« Le temps ne fait rien à l’affaire » en jazz, riche idée. Et Nelson Monfort arrive, en meneur de jeu. Pourquoi pas ? Il a écrit sur Ferrat et Trenet et fait preuve d’une bonne connaissance du sujet. Il est à l’initiative du spectacle, avec le saxophoniste Fred Karato.

On est frappé, s’il en était besoin, par l’extraordinaire sens mélodique de tonton Georges : ne disait-il pas lui-même, en bougonnant dans sa moustache : « Aucun musicien ne te dira que Brassens, c’est toujours la même chose ! » Interviennent également un danseur de claquettes (?) ainsi que deux chanteurs : Fabrizio Zeva, qui revisite avec sensibilité les chansons qu’on lui a confiées, « Papa-maman », notamment. Cristo Sarti a de la présence, de la voix, et convainc.  Il arrive que le talent des interprètes dépasse la chanson : que celle-ci ne soit plus la base et le but, mais l’affirmation (pour Fred Karato, notamment) d’une virtuosité très « free jazz ».  « Le Gorille » en est un exemple.

Mais les Enjoliveurs sont là pour recadrer les choses, trouver le bon équilibre entre re-création et filiation. Ils n’oublient pas l’œuvre-phare de Brassens, « Les Copains d’abord », hymne à l’amitié qui reste le maître mot dès qu’il s’agit du Sétois. On sort de là avec des rythmes plein les oreilles et la joie au cœur. Avec l’impression aussi, d’avoir redécouvert des musiques qui vous trottaient dans la tête depuis très longtemps et qu’on a envie de réécouter à peine rentré chez soi. Plutôt réussi, donc !

Gérard Noël

 

Brassens en fête

Spectacle musical, sur une idée de Fred Karato. 

Avec Nelson Monfort en Maître de Cérémonie, Fred Karato, la compagnie des Enjoliveurs, les chanteurs Fabrizio Zeva et Cristo Sarti.