THÉATRE GYMNASE MARIE BELL
38, Boulevard Bonne Nouvelle
75010 Paris
Réservation:01 42 46 79 79
Le Dimanche à 18h jusqu'au 29 mai
Rendez-vous avec une longue dame brune
Tous les dimanche à 18 heures au Gymnase, Marie-Hélène Féry fait revivre la carrière de Barbara.
Pas de ressemblance ni d’imitation : cette dame brune-là est une conteuse qui nous promène dans les cabarets des années 50. Avec sincérité, simplicité et une grande humilité, elle nous emmène à l’Écluse où Barbara fit ses débuts pour aller jusqu’au Châtelet qui marqua sa consécration.
C’est beau et très juste. Et quel plaisir que d’entendre à nouveau les morceaux de Brel, Brassens, et les refrains gaillards du début du XXème siècle (les amis de Monsieur, Veuve de guerre) qui permettaient à Barbara de manifester son humour (qu’elle avait grand) avant qu’elle ose se livrer dans des morceaux plus personnels qui racontaient ses fêlures.
Si Marie-Hélène a parfois dans la voix des intonations de Barbara, cela ne l’empêche pas de se réapproprier ces chansons qui font désormais partie du patrimoine culturel français.
Et c’était bien là ce qui rendait l’exercice périlleux. Marie-Hélène s’en sort avec grâce et talent et parvient à nous procurer de beaux moments d’émotion : une version saisissante de Göttingen, un Aigle noir bouleversant baigné dans une froide lumière bleue(bravo à l’éclairagiste), une très belle version de Nantes et un final où, micro abandonné, elle laisse la salle chanter Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous.
Il faut dire qu’elle est aussi parfaitement accompagnée par deux musiciens extraordinaires : Roger Pouly, qui fut pianiste attitré de Charles Trénet et Sergio Tomassi, qui fut l’accordéoniste de Barbara pendant ses dix dernières années.
Au milieu du spectacle, ils livrent un magistral medley qui suscita l’enthousiasme du public.
Tels des oiseaux, les mains de Roger Pouly volent sur le clavier, tantôt le caressant, tantôt le frappant violemment, ou déroulant avec virtuosité des notes en cascade.
Sergio Tomassi, laisse éclater toute une gamme de sentiments avec son accordéon, tour à tour puissant ou jouant dans un souffle tandis que ses doigts effleurent les touches avec dextérité.
Un pur moment de bonheur.
La nostalgie est là. Les souvenirs refluent. La peine aussi.
Et l’on sent encore plus durement l’absence de la grande dame, le manque de tout ce qu’elle n’a pas eu le temps de réaliser et on a envie de lui dire à notre tour : « Mon Dieu qu’elle est difficile cette cantate sans toi ».
Nicole Bourbon
Avec : Marie Hélène Féry
accompagnée : au piano par Roger Pouly (pianiste de Charles Trénet); à l'accordéon, en alternance, par Sergio Tomassi (accordéoniste de Barbara) ou par Jacques Ferchit (accordéoniste de Charles Trénet)
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