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ADAM ET ÈVE - La seconde chance |
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Palais des sports de Paris 75015 - Paris
Sur la planète Éden, où le pouvoir en place fait régner une dictature de l'excellence, on s'apprête à célébrer le mariage d'Adam, général en chef, avec Lilith, la fille de Solus, le guide suprême. La cérémonie sera troublée par l'enlèvement d'Adam par un commando d'insurgés, représentant une partie de la population lasse d'être opprimée et exploitée. En créant "Adam et Ève", Pascal Obispo a pris le prétexte de la première histoire d'amour pour nous inviter à réfléchir sur la société actuelle, tirer la sonnette d'alarme et nous faire rêver d'un monde meilleur, d'où le sous-titre "La seconde chance". Ce spectacle musical, pluridisciplinaire, comporte 23 tableaux servis par une troupe de 50 chanteurs, danseurs et artistes de cirque, qui s'expriment tous avec talent, dans un décor impressionnant futuriste et évolutif, composé de deux tours métalliques, reliées par un pont suspendu à plusieurs mètres du sol, pensé par Mark Fisher, qui a collaboré aux décors des tournées de U2. La musique d'une grande mixité est de qualité, sans être de nature à frapper la mémoire auditive, mais il est à déplorer la faiblesse du livret et la pauvreté des dialogues. Cependant, les chanteurs qui maîtrisent parfaitement leur art, tirent leur épingle du jeu. Thierry Amiel, finaliste de la "Nouvelle star" en 2003, est un charmant Adam. Cylia, gagnante de "Graines de star" en 2001, est une gracieuse Ève. Solal et Nuno Resende, incarnent Solus et Snake et viennent de "Mozart, l'opéra rock". Liza Pastor est une séduisante Lilith et Sam Stoner, un conteur original, mais réduit à chanter toujours le même texte. Un bémol, il n'y a pas un seul artiste vraiment charismatique. La chorégraphie signée Tokyo est très réussie, ce dernier ayant une approche de la danse, particulière, dans la mesure où les arts martiaux sont sa formation de base Étant donné les costumes féériques et très colorés imaginés par Christine Jacquin, il aurait été souhaitable que les lumières de Dimitri Vassiliu soient moins crues sur certains tableaux. De même, on peut regretter l'écran géant qui diffuse des vidéos et vient en distrayant l'attention, parasiter les artistes qui s'expriment sur scène et dans les airs. Si je décerne une mention spéciale à l'avant dernier tableau empreint d'une poésie d'un romantisme moderne et raffiné, qui illustre la chanson phare "Ce qu'on ne m'a jamais dit", à mon avis ce spectacle, parfois bollywoodien, aurait gagné en classe et en puissance, en étant un peu épuré de certains effets spéciaux qui viennent alourdir cette machine grandiose. Cependant, il faut reconnaître que la magie opère, les spectateurs de tous âges sont émerveillés, les applaudissements crépitent. En jouant la surenchère, Pascal Obispo a donc réussi son pari, de faire rêver d'un monde meilleur, dans une conjoncture difficile !
Tanya Drouginska
ADAM ET ÈVE Composition et livret de Pascal Obispo
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