La Comédie-Française nous invite à une soirée Cabaret avec un spectacle au féminin qui ravira certainement aussi les hommes.

Elles sont quatre à nous raconter en chansons la condition féminine ; elles portent aujourd'hui la voix de Vian, Gainsbourg, Brassens, Ferrat, Queneau, Barbara ou Michel Emer qu'avait si bien interprété sa compagne Jacqueline Maillan.

Elles ressuscitent des univers d'antan, avec des portraits de femme drôles ou émouvants dans des chansons judicieusement choisies.

Il faut dire qu'elles ne se contentent pas de chanter, elles interprètent vraiment des personnages, on n'est pas sociétaire de la Comédie-Française pour rien. Et chaque chanson devient un tableau, une saynète, une histoire, portée par des inflexions de voix, des ruptures de ton, une gestuelle travaillée.

Et on rit avec Véronique Vella, irrésistible dans « Qu'on est bien en chemise » ou « Prenez mes échalotes », ou Martine Chevallier qu'elle soit « Servante du château » ou « décadente », Julie Sicard, ingénue malicieuse de « En douce » ou « Tricotant dans son coin ».

Beau travail de mise en scène de Sylvia Bergé qui nous émeut aux larmes dans sa version toute en sensibilité de « l'Enfance » de Barbara ou qui ressuscite avec talent le célèbre « Concerto » célébré avant elle par La Maillan.

Ça nous raconte les femmes de toutes origines sociales, ça nous parle d'amour bien sûr mais aussi d'espoirs et de désillusions, de tendresse matinée d'humour, de joie ou de tristesse, la vie quoi.

Et avec elles, un homme. Dans le rôle du piano du titre.

Et quel pianiste ! D'une virtuosité époustouflante, il fait plus que les accompagner, bien qu'il soit en retrait, il est un élément essentiel du spectacle. Comme pour nous dire « Parlez mesdames, tenez le devant de la scène. Mais l'Homme est quand même là ». Bien vu. Bravo madame la metteuse en scène.

Nicole Bourbon

 

 

Quatre femmes et un piano.

Mise en scène Sylvia Bergé

Avec
Véronique Vella, Martine Chevallier, Julie Sicard et Sylvia Bergé
Piano et direction musicale : Osvaldo Caló