Au Lucernaire 
53 rue Notre-Dame des champs
75006 Paris.
01 45 44 57 34

Jusqu’au 11 décembre 2016
Du mardi au samedi 19h00
matinée le dimanche à 15h00

 

 

Ce n’est pas à proprement parler un spectacle théâtral mais plutôt un souffle philosophiquement enchanteur, une plongée riche dans l’intimité de Vladimir Jankélévitch, grand penseur qui a entretenu durant presque soixante ans une correspondance épistolaire avec Louis Beauduc, son camarade de chambre lorsqu’ils étaient élèves à Normal Sup. Ils ont 20 ans en 1923 et ne cesseront de s’écrire durant toute leur existence.

Toute une vie de lettres sur fond d’élans philosophiques et de soif d’écriture. Mais c’est aussi le temps qui s’égrène année après année comme les pages de l’histoire du vingtième siècle qui se raconte comme un film avec ses moments drôles ou sombres comme la montée du fascisme, la deuxième guerre mondiale, son entrée en clandestinité à Toulouse à cause de ses origines juives et russes, l’évocation des crimes de la Shoah, la libération, sa rupture avec l’Allemagne après la guerre, lui qui plaçait plus haut que tout la culture allemande, sa chaire de philosophie morale à la Sorbonne, mai 68, les premiers ordinateurs et sa réflexion sur la pardon après les crimes nazis mais il évoque aussi son premier mariage raté avec une tchèque trop différente de lui, son père médecin qui fut l’un des premiers traducteurs de Sigmund Freud en France, de sa fille qu’il regarde grandir de la société qui change, des parcelles d’une vie néanmoins bien remplie.

Bruno Abraham Kremer est le lecteur de cette imposante correspondance, le serviteur de ces mots posés sur les pages de ces lettres et nul besoin d’avoir l’esprit philosophe pour comprendre. Tout est clair, simple, limpide. Il nous fait découvrir avec une pointe d’humour bienvenu ce grand homme, philosophe, musicien et professeur de morale. C’est un seul en scène passionnant, bien dosé qui fait réfléchir sans ennui et qui donne l’envie de ne jamais désespérer de la société dans laquelle nous vivons.

Patrick Rouet

 

Vladimir Jankélévitch – La vie est une géniale improvisation

D’après sa correspondance réunie par Françoise Schwab.
Adaptation et mise en scène : Bruno Abraham Kremer et Corine Juresco..

Avec : Bruno Abraham Kremer.

Lumière : Arno Veyrat.
Création sonore : Mehdi Ahoudig..