SEUL ENSEIGNE – Vincent Caire
La Cible
62 bis rue Jean-Baptiste Pigalle
75009 Paris
09.81.39.30.25
Le jeudi à 20h15
C’est fort de son expérience dans un collège difficile que Vincent Caire nous livre le récit des anecdotes cocasses qui peuvent ponctuer la vie d’un jeune enseignant. De la joie débordante le jour des résultats du C.A.P.E.S à l’impossibilité de faire asseoir ses élèves après huit mois de classe, l’ex prof de maths s’amuse de ses maladresses et de celles de ses collègues. En effet, il réussit à se mettre dans la peau d’une bonne dizaine de personnages au moins, usant de mimiques et maniant une large palette d’accents.
Dans le collège « Molotov », je voudrais : le principal raciste M. Mouduc, la déléguée des parents d’élèves Mme Suspin, M. Poissard le parent d’élève endormi, le délégué syndical nonchalant et surtout Farid, le prof de techno à l’accent du sud-ouest qui prend sous son aile M. Caire quand celui-ci se fait « bolosser » par ses élèves. Ces derniers aussi sont mis à l’honneur pendant le spectacle par le biais d’une représentation caricaturale mais plutôt drôle, entre tchip, verlan et interjections diverses. L’administration de l’Éducation Nationale en prend aussi pour son grade et l’on nous raconte la joie de remplir un dossier de centaines de pages pour obtenir une subvention dérisoire, ou encore le parcours du combattant pour tout simplement toucher son salaire.
La loufoquerie est poussée à l’extrême mais ça sent le vécu ! L’énergie que met Vincent Caire au service de ce spectacle est contagieuse. On a l’impression, en raison de la proximité du comédien et de sa façon d’interpeller parfois le public, que l’on passe la soirée avec un bon copain qui nous raconterait des blagues ou qui grossirait le trait de ses anecdotes. Un moment plaisant qui n’est pas uniquement réservé aux enseignants, même si l’effet-miroir se produit et que, parmi les spectateurs, l’Éducation Nationale était bien représentée ce soir-là.
Ivanne Galant
Seul enseigne
De et avec Vincent Caire
Collaboration artistique : Karine Tabet
Mis en ligne le 18 janvier 2015