POUR QUE TU M’AIMES ENCORE

Comédie de Paris
42 rue Fontaine
75009 – Paris
01 42 81 00 11

Jusqu’au 25 juin
du mardi au samedi à 19h30

 

Pour que tu m’aimes encore loupe 

« Pour que tu m’aimes encore » c’est LA chanson que les adolescentes des années 90 ont chanté à tue-tête en ayant l’impression que Céline Dion parvenait à décrire toutes leurs émotions.

Élise Noiraud n’échappe pas à la règle. Pendant une heure trente, qui passe à toute vitesse, elle fait un saut dans le passé et nous emmène en pleine année de quatrième, une année chargée de petits tracas qui prennent l’ampleur de drames insurmontables. L’adolescence, cette période pleine d’excès et de doutes, où l’on croit que ce qui nous arrive est juste exceptionnel, est décrite avec une prodigieuse justesse. Qui dans la salle n’aura pas eu l’impression au moins une fois qu’Élise avait vécu la même adolescence que nous ?

Autour de la jeune fille gravitent adultes et autres adolescents hauts en couleur et la comédienne se glisse avec une belle aisance dans sa galerie de personnages, en jouant avec talent sur les différences de timbres, les mimiques, la gestuelle. Dans ce petit monde, on retrouve évidemment la maman d’Élise qui cherche désespérément à passer du temps avec sa fille ou encore ses professeurs – petit coup de cœur pour Mumu, la prof de sport au langage bien fleuri.

Tout y passe : le voyage scolaire, qui devient l’événement d’une vie, le prof de techno qui veut faire fabriquer à la classe un objet aussi ridicule qu’une boîte d’attente téléphonique musicale, le journal intime, la collection de miniatures de parfums Yves Rocher que l’on expose dans sa chambre, la première brassière, la chorégraphie so 90’s pour la fête du collège et bien sûr les premières amours, celles qui ressemblent à des « Tu veux sortir avec moi ? » auxquelles on répond en cochant la case « oui » ou « non ». Et j’en passe : le dynamisme du spectacle repose sur une multitude d’anecdotes savoureuses et sur le débit incroyable de la comédienne et auteure du spectacle, dont on salue le travail d’écriture.

On rit beaucoup pendant ce spectacle aux allures de tourbillon rafraîchissant. Le regard posé par Élise Noiraud sur une période de notre vie qu’on rêverait parfois d’oublier est à la fois attendri et moqueur. Et, en sortant, on se dit qu’il était drôle et insouciant, le temps où notre principale source d’angoisse était de savoir si l’on pourrait aller à la boum de samedi. Merci Élise Noiraud pour ce joli moment, et bravo pour avoir réussi le pari de nous faire ressortir l’album de Céline Dion qu’on avait enfoui dans la boîte aux souvenirs.

Ivanne Galant

 

Pour que tu m’aimes encore

De et avec Élise Noiraud

Collaboration artistique : Baptiste Ribrault

 

Mis en ligne le 3 avril 2016