Ce jeune homme que je connaissais pour l'avoir écouté comme chroniqueur dans l'émission de Laurent Ruquier « On va s'gêner » sur Europe 1 se présente sur la scène mythique du Splendid vêtu élégamment d'un costume cravate sombre et chaussé d'une paire de baskets tendance, tout à fait dans l'esprit du jeune bien dans sa peau et dans son métier de « standupeur » aguerri. Le public venu nombreux, en grande majorité jeune est particulièrement chahuteur. Avant de démarrer son seul en scène, il recadre d'ailleurs un peu tout le monde à la manière d'un instituteur qui veut calmer une salle de cours quelque peu agitée.

Il débute alors son spectacle en énumérant les personnes qu'il croise dans son quotidien mais qu'il déteste et la liste est longue, pour passer ensuite à la vitesse supérieure en habillant pour l'hiver de manière plutôt trash quelques artistes comme Zaz, Gad Elmaleh et effleure du bout des lèvres le cas Dieudonné, sujet trop délicat à son goût, avant d'aborder, un peu comme ça vient, des sujets comme les sites pornos, les vieux, son regard sur les femmes, les nudistes, les homos, les juifs et les arabes, les animaux avec une très drôle approche du hérisson, l'animal, selon lui, le plus inutile au monde, sur un ton des plus décapants et souvent sur le fil du rasoir mais sans jamais vraiment déraper dans une réelle vulgarité.

Il se fait apostropher durant tout le spectacle par des perturbateurs, fait rallumer trois fois la salle pour calmer le jeu mais ne se laisse jamais démonter. Car l'artiste a le sens de la répartie et un don incontestable pour l'improvisation car comme il le dit lui-même « On a le public que l'on mérite ». Il malmène ainsi avec son regard pétillant tout ce qui peut lui pourrir la vie et lui prendre la tête avec un vrai talent dans cet art de faire rire.

Si vous voulez passer une soirée étonnante aussi bien sur la scène que dans la salle, n'hésitez pas à venir applaudir Mustapha.

Patrick Rouet

Mustapha El Atrassi

de Mustapha El Atrassi, Florian Gazan, Morgan Spillemaecker.
Mise en scène : Morgan Spillemaecker.

Avec : Mustapha El Atrassi.