Théâtre la Flèche
77 Rue de Charonne
75011 Paris
01 40 09 70 40

Le vendredi à 19h00
Jusqu’au 29 novembre

 

 

La proximité peut gêner tant le malaise est perceptible. Seul en scène, en Nike et pantalon à poches, le comédien Cédric Welsch se tient près du public, le fixe dans le blanc des yeux, le filme parfois et l’interpelle souvent. Il n’en fallait pas moins pour accompagner la violence du texte, elle-même à la mesure de l’horreur du fait divers qui l’a inspiré : une fusillade dans un collège en 2006, en Allemagne. S’appuyant sur le journal intime laissé par le jeune homme de 18 ans, Lars Norén en a tiré un texte très direct, une tragédie moderne sous la forme d’un monologue qui a des airs de confession.

On balance entre la compassion et l’indignation. Compassion pour un jeune homme malheureux, ce perdant, ce souffre-douleur de certains de ses camarades, révolté contre la société de consommation et désespérant de trouver un sens à son existence (« de merde ») comme à l’existence (« de merde », aussi) des autres. Indignation à entendre déblatérer un discours mental plein de colère et de haine de ce petit nazillon mégalomane, très prompt à accuser la Terre entière, fier de ce qu’il appelle sa liberté et qui se croit tellement plus intelligent que les autres. Sommes-nous renvoyés à notre propre culpabilité, notre complicité tacite, notre coupable lâcheté ? Chaque spectateur répondra.

Frédéric Manzini

 

Le 20 novembre

De Lars Norén
Mise en scène : Laurent Fresnais
Avec : Cédric Welsch