Théâtre Tristan Bernard
64 rue du Rocher
75008 Paris
Tél : 01 45 22 08 40
du mardi au vendredi à 19 h 00, samedi 16 h 00.
Voilà un spectacle bien réussi. Que l'on soit fan de Daniel Picouly, bien connu grâce à ses émissions de télé, notamment Café Picouly, ou qu'on le découvre à l'occasion de cette représentation, on est sûr de passer une heure très agréable.
La pièce est jouée avec maestria. Un talent qui donne envie de lire les œuvres de l'auteur si ce n'est déjà fait. C'est vivant et rafraichissant.
Le principal sujet traité est fortement sous-entendu par le titre. C'est l'époque à laquelle le personnage se trouve encore sur les bancs de l'école. L'école avec ses difficultés, mais aussi avec les écoliers, les instituteurs – ils deviennent tous présents car croqués avec une grande justesse.
Sur scène, en fond, une toile représentant une salle de classe à l'ancienne. Les vieux bureaux de bois, le poêle qui trône au centre, une estrade, une carte du monde politique, parlent déjà d'un temps que les moins de soixante ans ne peuvent pas connaître. Pour les autres, les souvenirs affluent.
Noir. Lumière. Le héros est debout sur l'estrade, il est grand, très grand, – 1 m 85 nous dira-t-il plus tard – il a les mains sur la tête, comme le petit garçon de 10 ans qui fut puni ainsi pour avoir fait trop de fautes d'orthographe.
Cette humiliation sera le départ d'un long cheminement qui va donner naissance à celui qu'il est maintenant. À travers son histoire personnelle, c'est toute une époque qu'il retrace, où les garçons jouaient aux soldats Mokarex pendant que les filles lisaient sagement. Un temps à la fois proche et lointain. Et puis la découverte de la littérature. Les chamailleries avec ses sœurs. Ses interventions d'auteur en milieu scolaire et les questions posées par les enfants.
On retrouve « la patte » de l'auteur de « Le champ de personne », cette façon très intime de se livrer tout en conservant une grande pudeur.
Et on découvre aussi un Daniel Picouly comédien, très à l'aise sur scène, gestuelle parfaitement maîtrisée, voix bien posée, capable aussi bien de nous faire rire ou de nous émouvoir. Et surtout de nous captiver.
C'est une représentation qui donne envie de guetter les prochaines interprétations de Daniel Picouly. Une pièce tendre et drôle qui provoque des réflexions tout en restant légère et accessible.
Pour ceux qui souhaitent se procurer le texte de la pièce ils peuvent l'obtenir après le spectacle. Occasion de rencontrer l'auteur-interprète qui se fait un plaisir de le dédicacer avec une grande gentillesse.
Françoise Duval et Nicole Bourbon
La faute d'orthographe est ma langue maternelle
Un texte écrit et interprété par Daniel Picouly
Mise en scène : Marie-Pascale Osterrieth
Décor Pierre-François Limbosch
Lumières Laurent Castaing
Musiques Jacques Davidovici
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