HATE
En tournée :
Du 16 au 20 octobre 2018 : TNB, Rennes
Les 30 novembre et 1er décembre 2018 : festival NEXT à la Rose des vents – Scène nationale de Lille métropole, Lille
Du 16 au 18 janvier 2019 : Bonlieu, Scène nationale d’Annecy
Les 15 et 16 février 2019 : TPR, La Chaux-de-Fonds (Suisse)
Les 7 et 8 mars 2019 : Le Quai, CDN, Angers
Et d’autres dates en 2019 à Béziers, Montbéliard, Douai
Photo © Dorothée Thébert Fillige
Hate est le troisième spectacle de Laetitia Dosch, cette fois-ci, la comédienne est accompagnée du cheval Corazon. L’échange avec l’animal est imprévisible, Laetitia Dosch apprivoise cette incertitude et dit son désarroi face au monde contemporain. Cette idée lui est apparue lors du tournage d’un western aux États-Unis, une lisibilité du monde a surgi au contact de l’animal.
Cette dualité aurait pu nous interroger sur notre rapport de domination face à l’animal domestiqué ou l’animal comme réceptacle d’une pensée humaine. Certes, l’animal devient un personnage à part entière mais sa présence – essentielle – est cachée par l’irruption du langage. Laetitia Dosch se dédouble pour jouer son personnage et celui de Corazon. Cette invention semble être un subterfuge pour ne pas affronter, questionner son rapport à l’altérité. La présence de l’animal semble être une béquille pour dire son désarroi face à Calais et à sa condition de femme presque quarantenaire. L’artifice de cette relation – très sexuelle – et le comique qui en émane détournent le spectacle de la brutalité et de l’importance des questions fondamentales. Une zébrure apparaît lorsque le « hate » survient. Le conflit physique entre la femme et l’animal montre la difficulté d’être deux individualités ensemble.
L’exubérance annihile le propos. Pourquoi disposer en dés des carottes sur sa « chatte » pour que le cheval vienne la lui bouffer ? Est-ce une façon de crier sa solitude ? Le trash dans le rapport sexuel pour sortir de soi afin de dépasser la difficulté d’être dans cette intimité avec l’autre ? Une lassitude apparaît chez le spectateur qui a une impression de déjà-vu. Que retient-on finalement ? La belle scénographie de Philippe Quesne ainsi que les lumières de David Perez. Les intentions sont sincères mais la vacuité du discours ne les porte malheureusement pas.
Alexandra Diaz
Hate
Un spectacle de Laetitia Dosch
Avec la Participation de Yuval Rozman
Co-mise en scène Yuval Rozman & Laetitia Dosch
Avec Laetitia Dosch et Corazon
Collaboratrice chorégraphique et coach cheval Judith Zagury / Shanju
Scénographie Philippe Quesne
D’après une peinture de Albert Bierstadt (Courtesy Fogg Art Museum)
Lumières David Perez
Son Jérémy Conne
Collaborateur dramaturgique Hervé Pons
Collaborateurs ponctuels Barbara Carlotti, Vincent Thomasset
Assistante à la mise en scène Lisa Como
Mis en ligne le 24 septembre 2018