Groucho Marx aimait les femmes… pour preuve : c'est lui qui fait débuter Marilyn Monroe en 1949 en lui offrant son premier petit rôle dans La Pêche au trésor.

Groucho Marx aimait les femmes… qui le lui rendaient bien malgré son physique qui n'avait pourtant rien d'avantageux et qu'il avait accessoirisé un max pour rendre sa silhouette reconnaissable entre toutes : moustache fournie, sourcils broussailleux, lunettes cerclées, un Havane perpétuellement à la bouche à la Winston Churchill, humour décapant compris, mais version Juif new-yorkais, planches de Broadway et glamour hollywoodien.

Groucho Marx aimait les femmes… pour le meilleur, pour le pire et pour en rire comme en atteste son autobiographie « Mémoires d'un amant lamentable » dont s'est inspiré Patrick Courtois pour écrire « Groucho M », un one man show en hommage à ce génie du rire, de la cocasserie et d'un cynisme bon enfant teinté d'une douce misogynie.

Une heure durant, Patrick Courtois, seul en scène, campe ce personnage avec truculence à coup d'aphorismes et d'anecdotes d'une hilarante férocité – les mésaventures culinaires et amoureuses des Marx Brothers au Mexique sont un morceau d'anthologie – ou d'une délicieuse absurdité – le petit historique de l'abandon du polo au profit du tennis vaut son pesant de rires.

Groucho Marx avait de l'esprit, et Patrick Courtois, en double plus lunaire que son original, s'emploie avec talent, énergie et bonheur à lui rendre un bel hommage. On sort de ce spectacle tout à la joie de s'être laissé balader au gré des pérégrinations délirantes et douces-amères de Groucho Marx. C'est drôle et mélancolique. C'est parfois cruel et ça fait mouche à tous les coups.

Ça commence sur ce constat : « Je me souviens de la première fois que j'ai fait l'amour : j'ai gardé le reçu. »

La suite à découvrir et à savourer sans modération.

Philippe Loubat-Delranc

Groucho M

De et avec Patrick Courtois

Mise en scène Patrick Courtois et Guylaine Laliberté
Musiques : Vincent Tulli