Théâtre Antoine
14, boulevard de Strasbourg
75010 Paris
Tel : 01 42 08 77 71

Jusqu’au 30 décembre
À 19 heures (jours variables)

 

 

Très belle surprise ! On y vient pour faire plaisir à son conjoint, on en ressort avec un nouveau point commun avec lui, le goût pour l’Histoire que certains enseignants n’ont pas toujours su transmettre lors de notre scolarité. Et pourtant, racontée par Franck Ferrand et mise en scène par l’astucieux Éric Métayer, l’Histoire est passionnante. Il faut juste capter l’attention de son auditoire en le faisant entrer par la petite porte, celle de la « petite Histoire », celle qui humanise les protagonistes, celle qui les rend plus proches de nous.

C’est le pari réussi de Franck Ferrand, conteur virtuose qui sévit quotidiennement sur les ondes d’Europe 1. Au programme de chaque représentation, trois récits qui vont être choisis de manière ludique par le public parmi quinze sujets cachés dans des enveloppes. Au passage, l’idée est maline car ainsi, si vous mordez à l’hameçon, la tentation est grande de revenir vu qu’avec cette formule, le spectacle n’est jamais le même ! Donc, une fois le thème dévoilé, le très sympathique conteur se lance et nous tient en haleine pendant une bonne vingtaine de minutes, notamment grâce à l’habillage sonore exécutée en live. Ce soir-là, on eut droit à l’assassinat de Rodolphe l’archiduc héritier d’Autriche à Mayerling, l’assassinat d’Henri IV par Ravaillac et la fin de la dynastie des Romanov. Littéralement pendu aux lèvres du narrateur, le public s’est laissé emporter dans un voyage passionnant à travers le temps au rythme de véritables enquêtes à rebondissements qui font comprendre que l’Histoire n’est pas figée et peut se réécrire en permanence à la lueur de nouveaux indices. Entre deux sujets, l’historien émaille sa prestation d’anecdotes. Ainsi apprend-on, entre autres, que le gamin qu’il était préférait jouer dans la cour d’école à Louis 14 plutôt qu’aux billes ou que le mot Histoire vient du grec et signifie enquête.

En bref, un moment délicieux bien trop court tellement on ne le voit pas passer.

« Je fuis le genre ennuyeux » disait Voltaire. Que Franck Ferrand soit rassuré, il peut bannir l’adjectif de son vocabulaire. Son spectacle est un bonbon qui glisse comme une lettre à la poste ou un sujet dans une enveloppe !

Patricia Lacan-Martin

 

Histoire(s)

Mise en scène : Eric Métayer

Avec Franck Ferrand